La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a condamné Ahmed, âgé de trente-deux ans, à 15 ans de réclusion pour avoir maltraité mortellement son ami pour un simple malentendu. La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Ahmed se tient devant les juges. Il est poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort de son ami, Saïd. Ils étaient deux amis depuis leurs premières années en classe dans une école de Sidi Othman. Quand ils ont quitté l'école au primaire, ils sont restés ensemble à chercher du boulot au point qu'ils ont travaillé ensemble chez un réparateur de vélomoteurs. Après quoi, chacun a commencé à se débrouiller seul. Mais sans se séparer, ils se rencontraient chaque jour pour converser, se balader et faire un tour le week-end au centre-ville. De fil en aiguille, les deux amis commencent à apprendre à picoler. Depuis, ils ne cessent pas de se rencontrer pour s'enivrer. “Je n'avais pas l'intention de le tuer“, explique Ahmed aux magistrats quand il a été interrogé. Comment ont-ils pu en arriver là? Ahmed a expliqué à la cour qu'ils se sont rencontrés, le jour du drame, vers 16h. C'était un samedi, se souvient-il sans préciser la date exacte. Ils se sont mis d'accord de se rendre au centre-ville pour acheter quelques bouteilles de vin rouge et de bière avant de rebrousser chemin dans leur quartier. Là, ils ont commencé à se soûler en pleine rue. Ils conversaient et relataient leurs aventures avec les filles. Chacun d'eux raconte à l'autre sa propre histoire avec son amante. “Mais ton amante était une fille de tout le monde“, dit Ahmed à son ami Saïd. Ce dernier s'est levé, faisant des reproches à Ahmed. Ce dernier lui a confirmé qu'il n'a dévoilé qu'une réalité et que son amante a partagé le même lit avec presque tous les jeunes du quartier. D'un mot à l'autre, Ahmed a commencé à insulté son ami, à l'injurier au point que Saïd s'est énervé et a tenté de partir. Seulement, Ahmed lui a demandé de rester. Une fois, ils ont repris leur ivresse, Saïd a repris ses reproches à Ahmed. Hors de lui, ce dernier lui a asséné un coup de poing. Saïd s'est relevé, a reculé de quelques pas pour insulter Ahmed. Ce dernier était très nerveux au point qu'il n'a pu pas retenir ses nerfs et est parti. Quelques minutes plus tard, il est revenu avec un couteau à la main. Sans échanger le moindre mot, il a donné un premier coup au bras de Saïd. Ce dernier a reculé et a pris une pierre qu'il a lancé à Ahmed. Ce dernier est avancé vers lui et lui a asséné des coups mortels. Saïd s'est effondré. Il a été transporté au urgences pour être sauvé. Seulement, il a rendu l'âme. Ahmed a reconnu toute cette histoire devant les juges. Il s'est contenté de nier avoir l'intention de liquider son ami. Le représentant du ministère public qui a pris, le premier, la parole a précisé que l'auteur de crime avait l'intention de tuer son ami. La preuve, selon lui, est qu'il est parti chez lui pour s'armer d'un couteau et est revenu pour tuer son ami. Le représentant du ministère public qui a requis une peine maximale contre Ahmed a précisé dans sa réquisitoire que le mis en cause a perdu la raison après avoir bu de l'alcool. Quant à la défense, elle a précisé que son client n'a jamais pensé tuer une personne et qu'il jouit d'une bonne réputation. La preuve pour l'avocat est qu'Ahmed a reconnu avoir poignardé son ami sans avoir l'intention de le tuer. L'avocat qui a requis à son client de bénéficier des circonstances atténuantes a expliqué qu'Ahmed et Saïd étaient des amis intimes. Après les délibérations, la cour a condamné Ahmed à 15 ans de réclusion criminelle.