En revenant d'un voyage, Fatima a remarqué, chez elle, des taches de sang et a appris que le cadavre d'une fille avait été découvert. Nous sommes le jeudi 26 novembre. Au cours de l'après-midi, Fatima est arrivée chez elle à El Brouj, au sud de la province de Settat, sa petite fille entre ses bras. Elle était depuis quelques jours chez ses parents, à Kelâat Sraghna, dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. À l'intérieur de la maison, elle a remarqué des taches rouges qui salissaient les murs. En les touchant, Fatima est convaincue qu'il s'agit de taches de sang. Étrange ! Elle ne les a pas laissées lors de son départ. D'où proviennent-elles ? Quand elle est sortie une demi-heure plus tard, une voisine s'est approchée d'elle, lui a demandé si elle était au courant de ce qui est arrivé, il y a trois jours, au quartier. - «Non, je viens d'arriver de Kelâat Sraghna», lui a-t-elle répondu. - Ils ont découvert le cadavre d'une jeune fille dans deux sachets en plastique jetés dans les canalisations des égouts. - «Comment ? Ils l'ont trouvé dans la canalisation qui est proche de chez moi? - Oui, il y avait la police, les autorités locales, les pompiers…». Rapidement, Fatima est retourné chez elle pour attendre son mari. Son intuition lui a mis la puce à l'oreille. Quand son mari, Ahmed, est arrivé, elle lui a demandé : «C'est quoi ces taches rouges ? En plus, ils m'ont raconté que la police avait découvert le cadavre d'une jeune fille dans les canalisations des égouts qui sont proches de chez nous». Calmement, Ahmed lui a répondu: «Oui, la pauvre, quelqu'un l'a tuée… Ah, ces taches ? Ne t'en fais pas, j'étais dans un état d'ébriété et j'ai vomi». Fatima ne l'a pas cru. Pourquoi? Elle ne savait pas. «Sûrement, il a menti», a-t-elle pensé. La nuit, allongée sur le lit à côté de son mari, Fatima n'a pas hésité à lui demander de lui dire la vérité. Quelle vérité ? Ahmed est resté muet. «Dis-moi la vérité et je ne la dévoilerai à personne», l'a-t-elle rassuré. Et il a dévoilé une surprise accablante : «Mon ami Hassan était chez moi en compagnie de sa maîtresse. Je les ai laissés seuls pour aller faire quelques courses. En retournant, je les ai trouvés déjà en train de se disputer… Je les ai mis dehors… Le lendemain, la jeune fille avait été découverte corps sans âme». Fatima a passé toute la nuit sans dormir. Que devait-elle faire ? Le lendemain matin, Fatima s'est réveillée tôt et a préparé le petit-déjeuner pour son mari qui devait partir à son travail. Quand il est parti, elle s'est rendue directement chez les gendarmes. Elle les a alertés. Ahmed, âgé de trente-sept ans, a été arrêté. Il a été soumis aux interrogatoires. «Je n'ai tué personne», a-t-il répondu. Et qui a tué cette célibataire de vingt-quatre ans ? C'est Hassan, un ressortissant marocain établi en Espagne, âgé de trente-neuf ans. Celui-ci a amené sa copine chez Ahmed avec un «trois-quarts» de vin rouge à la main. Suite à un malentendu, Hassan a violemment maltraité la jeune fille au point qu'elle a commencé à saigner au niveau de son oreille droite et de sa tête. Après, elle a rendu l'âme. Ahmed qui n'est pas intervenu pour empêcher son ami de maltraiter sa maîtresse ne savait à quel saint se vouer. Tous les deux, ils ont coupé le corps en deux et ont mis les deux parties dans deux grands sachets en plastique. Quand le quartier fut désert, ils ont jeté les deux grands sachets dans les canalisations des égouts.