La polémique concernant l'absence d'armes de destruction massive en Irak suscite un certain malaise à Washington comme à Londres qui cherchent désespérément des preuves. Réagissant au vent de polémique suscité par la non découverte d'ADM en Irak, le président américain a tenu à exprimer dimanche sa satisfaction au sujet des recherches en cours! «Nous avons découvert un système d'armement, des laboratoires biologiques que l'Irak disait ne pas posséder et des laboratoires interdits par les résolutions de l'ONU», a déclaré George W. Bush. Selon lui, l'urgence est d'ailleurs de reconstruire l'Irak et non de discuter de la question des armes de destruction massive. Ce motif avancé par les Etats-Unis leur avait pourtant permis de déclencher la guerre à Saddam Hussein malgré une opposition internationale majoritaire. Sept semaines après la fin du conflit, les troupes américano-britanniques n'ont rien trouvé ! Des déboires auxquels s'ajoute l'absence de preuves concernant un lien éventuel entre l'ex-président irakien et Al-Qaïda ! Largement critiqué par la presse de son pays, le Premier ministre britannique continue lui aussi de penser qu'il ne fait «aucun doute» que des ADM vont être découvertes. Lors d'un entretien accordé à Sky News, Tony Blair a affirmé dimanche que des éléments prouvant l'existence de ces armes avaient déjà été rassemblés. «Durant les semaines et les mois à venir, nous allons rassembler ces preuves et ensuite nous les fournirons à la population», a-t-il assuré alors que les médias le taxent d'avoir «gonflé» un rapport datant de septembre dernier dans ce domaine… afin de jouer le jeu de Washington ! Une administration américaine qui doit aussi défendre la crédibilité de ses propres services de renseignements. Le directeur de la CIA est lui-même intervenu samedi pour défendre son agence. «L'intégrité de notre travail a été maintenue à tout moment en Irak et toute insinuation du contraire n'est pas justifiée», a déclaré George Tenet. C'est pourtant sur l'appui de ses recherches que le secrétaire d'Etat Colin Powell avait présenté au Conseil de sécurité de l'ONU, le 4 février, des «preuves» de l'existence d'armes chimiques, bactériologiques et nucléaires en Irak.