Entretien. Saïd Bouadi a été Champion du Maroc cadets, juniors et séniors de la catégorie des 48 kg dans la lutte gréco-romaine dans les années 80 et 90. Actuellement, il est directeur technique de l'Union de Sarcelles en France. Il parle de l'évolution de cette discipline au Maroc. ALM : Qui est Bouadi Saïd et quelle est son histoire avec le club de Créteil en France ? Saïd Bouadi : C'est un citoyen marocain fils de l'ancienne médina né en 1964. Ayant fait mes débuts dans le club du WAC présidé par Mekki El Ofir, j'étais plusieurs fois champion du Maroc depuis les cadets jusqu'aux séniors dans la catégorie des 48 kg dans le type de lutte gréco-romaine. Lors d'un stage de concentration avec l'équipe nationale, les dirigeants du club de Créteil ont observé mon évolution. Après ils ont pris contact avec moi. On est tombé d'accord sur les modalités de transfert et c'est ainsi que je me suis retrouvé là-bas depuis 1990 jusqu'à nos jours. Sans indiscrétion, quelles sont les modalités de transfert ? Comme vous êtes censés le savoir, la lutte est un sport olympique. Cependant cette discipline ancrée dans l'histoire du sport, n'a jamais dépassé le cap de l'amateurisme. J'étais donc pris en charge dans le cadre le plus humble pour défendre les couleurs de la ville de Créteil en contre partie de ma formation dans le domaine de la lutte. J'ai pu obtenir mon diplôme de l'INSEP qui m'a donné l'opportunité d'être le directeur technique de l'Union sportive de Sarssel actuellement en France. Mais auparavant j'avais encadré l'équipe de Créteil, l'équipe avec laquelle je garde de très beaux souvenirs. Comment voyez-vous le niveau de la lutte en comparaison avec les années 80 et 90 ? Je ne peux répondre exactement à votre question, compte tenu de mon éloignement de la lutte marocaine. Mais je pourrais vous dire que le Maroc est toujours une mine d'or dans toutes les disciplines. Je suis également certain que ce pays le restera à jamais. La lutte ne fait pas exception dans ce contexte. Car ce sport dispose d'une réserve inépuisable de jeunes talents capables de rééditer l'exploit de la bonne époque. Il ne faut pas oublier que personne n'est éternelle. Seulement, on est dans l'obligation de planifier un programme à long et à moyen terme pour préparer une relève dont tous les adeptes de la lutte rêvent. Les jeunes qui s'intéressent à la lutte sont de plus en plus nombreux. Que pensez-vous des lutteurs marocains ? Je pense qu'au Maroc, beaucoup de lutteurs disposent de qualités physiques et techniques exceptionnelles. Malheureusement, ils s'entraînent, dans des conditions gênantes dans des salles exiguës et non salubres. À ce propos, je lance un appel aux responsables du sport au Maroc de penser à construire comme en France et ailleurs des petites salles conformes à la pratique de ce noble sport de combat et je pense que le résultat suivra incessamment. Mais le plus important est que la grande et noble tradition de la lutte soit maintenue. Une tendance qui n'a jamais failli depuis la naissance de la Fédération royale marocaine de lutte après le football. Bouadi Saïd, ex-sociétaire du WAC Champion du Maroc cadets, juniors et séniors de la catégorie des 48 kg dans le type de lutte gréco-romaine des années 80 et 90. Ayant représenté le Maroc dans plusieurs manifestations régionales et continentales. Actuel directeur technique de l'Union de Sarssel en France et ex-lutteur et entraîneur de l'équipe de lutte de Créteil. Diplômé de l'INSEP en France, Saïd Bouadi n'est autre que le fils de l'ex-catcheur international Houcine Riad Bouadi, très connu par ses coups de tête terribles au temps de Haj Labdi Ibnou Zouhaïr, Amimi le gorille, Antar la perle noire, Emir Lâyachi, Haj Fennane pour ne citer que ceux-là.