Avec 400 bidonvilles et une cinquantaine de quartiers connus pour leurs habitats insalubres, Casablanca est devenue une ville à haut risque. S.M. le Roi Mohammed VI et les pouvoirs publics s'attellent à désamorcer cette bombe à retardement. Dans le cadre de la concrétisation du projet national de solidarité visant à combattre le logement dans les bidonvilles et l'habitat sauvage, SM le Roi Mohammed VI a effectué, mercredi après-midi, une visite de terrain au quartier Sidi Moumen où il a donné le coup d'envoi d'importants projets d'habitat dans les préfectures de Aïn Sbaâ Hay Mohammadi et Bernoussi Zenata. Ce projet qui s'inscrit dans le cadre d'un programme intégré de construction de quelque 64 mille logements sociaux au profit de la population à revenu limité. à son arrivée au quartier Sidi Moumen, des explications ont été présentées au Souverain sur les projets d'habitat «Al Yakine» et «Mabrouka» qui seront réalisés dans la préfecture de Aïn Sbaâ Hay Mohammadi sur une superficie de 8 ha, comprenant 2113 unités d'habitat pour un coût de 360 millions dh. En outre, les deux projets comportent une école, une crèche, des terrains de sport, un centre commercial, des espaces verts ainsi que d'autres dépendances sociales. Le troisième projet qui sera réalisé dans la préfecture de Bernoussi Zenata concerne l'extension du quartier «Anassi», s'étendant sur une superficie de 100 ha et comprenant 18.000 unités d'habitat, outre des dépendances sociales en l'occurrence 10 établissements scolaires, trois dispensaires, un hôpital, trois terrains de football, huit cours de tennis, deux terrains de basket-ball, une salle couverte, un théâtre, une maison de jeunes, un foyer féminin et des espaces verts s'étendant sur 13 ha. Le coût global de ces trois projets qui portent sur la réalisation de 20.300 logements sociaux, s'élève à trois milliards 710 millions de dirhams. En plus de ces unités d'habitat et des dépendances sociales, l'opération d'extension du quartier «Anassi» prévoit la création d'une zone industrielle sur une superficie de 26 ha dotée de plusieurs installations, dont un hôtel, des restaurants, des espaces pour bureaux, des locaux commerciaux, un centre de formation continue, une salle d'exposition et de congrès. Le coût global du projet de création de la zone industrielle s'élève à 3600 millions de dirhams. En outre, SM. le Roi a pris connaissance des plans d'une unité industrielle de fabrication de tubes qui sera réalisée dans la commune de Ahl Loghlam sur une superficie de 15 ha avec un coût estimé à 200 millions de dirhams. Cette unité générera 250 emplois stables. à cette occasion des explications et des indications chiffrées ont été fournies à SM. le Roi sur la situation actuelle de l'habitat insalubre dans la ville de Casablanca dont la population est estimée à 3,5 millions d'habitants, soit 636 mille familles. Il ressort de ces indications que 28% des familles vivant dans la ville (178 mille familles), résident dans des logements insalubres. Ces familles sont réparties comme suit : 68.400 familles vivent dans des bidonvilles (400 bidonvilles), 37.600 familles vivent dans des ensembles d'habitat illégaux (49 quartiers) et 72.000 familles vivent dans des logements délabrés. Pour faire face à cette situation, les pouvoirs publics ont mis au point un programme comportant neuf opérations qui bénéficieront à six mille familles parmi celles vivant dans des bidonvilles, pour une enveloppe budgétaire de l'ordre de 644 millions de dh, financée en partie par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social à hauteur de 507 millions de dh, et par l'Etat à raison de 137 millions de dh. Ces chantiers ont été renforcés au cours de l'année 2003 par la relance de quatre projets de relogement de 7.500 familles, pour un budget de quelque 544 millions de dh, financé en partie par le Fonds de solidarité pour l'habitat à hauteur de 54 millions de dh et l'Office national des aéroports (ONDA), 15 millions de dh. Les pouvoirs publics s'attellent, pour ce qui est des ensembles de l'habitat insalubre dans la ville, à mettre en oeuvre une nouvelle approche consistant en la réalisation d'un programme complémentaire au cours des années 2003 et 2004 basé sur la mobilisation du secteur privé pour la promotion immobilière dans un cadre participatif avec l'Etat. Ce programme qui bénéficie à 44.500 familles vise le relogement des habitants des bidonvilles, la restructuration de l'habitat illégal et la restauration de l'habitat menaçant ruine. Il concerne les communes de Sidi Moumen, Dar Bouaazza, Sidi Bernoussi et Ain Sebaa, ainsi que les quartiers de l'habitat illégal situés à proximité de la nouvelle rocade de Casablanca.