Au Maroc, le cancer du sein touche une femme sur dix. L'immunothérapie est une technique novatrice qui pourrait donner plus de chance de survie aux femmes atteintes. Le cancer du sein est le premier cancer de l'humanité et le premier cancer de la femme. « Rien qu'au titre de l'année 2004, nous avons eu 1.100 cas de cancer du sein», souligne le professeur Brahim El Gueddari, médecin chef de l'INO (Institut national d'oncologie) à Rabat. Ce sont des cas enregistrés sans qu'il y ait réellement de statistiques fiables en la matière. Les estimations ressortent un total de 44 mille cas qui s'additionnent chaque année. On parle d'un pourcentage approximatif concernant les cancers de la femme (les cancers du sein ainsi que le col utérin) de 32 % de la totalité des cas de cancers recensés. Il est question aussi de 10 % de la population des femmes qui serait touchées par le cancer de sein. Ce qu'il faut savoir, c'est que l'intérêt porté au cancer en général est insuffisant. «Le cancer n'a jamais été une priorité en matière de santé publique. Pour le ministère, nous arrivons largement derrière les accidents de la route, la tuberculose et les maladies infectieuses », avouent certains cancérologues. Toutes ces indications demeurent éparses et loin de refléter la situation réelle. Ce qui demeure par contre certain, c'est que le cancer du sein fait de plus en plus de victimes au Maroc. C'est ce qui a motivé l'Amicale des médecins cancérologues marocains (AMCM), pour organiser le jeudi une rencontre dédiée aux actualités dans le combat contre le cancer du sein. Cette table ronde, qui met entre autres l'immunothérapie en question, s'est donné comme objectif de mieux connaître l'étendue de la maladie, les moyens de prévention, les facteurs de risques, les traitements d'aujourd'hui et de demain. Ceci aidera à comprendre ce problème de santé publique. A l'échelle internationale, la recherche en matière de lutte contre le cancer du sein avance rapidement en privilégiant des thérapies ciblées qui préservent une qualité de vie et augmentent les survies des malades même à des stades avancés. Cela peut donner de l'espoir à des millions de femmes dans le monde. Il est connu que plus le cancer du sein est détecté tôt, mieux il est pris en charge et mieux l'intervention thérapeutique sera ciblée et soignée. Les avancées scientifiques permettent aujourd'hui de l'espoir même pour les cancers du sein les plus graves (métastases détectées). Dans ce sens, l'immunothérapie propose aujourd'hui des solutions complémentaires aux traitements traditionnels offrant ainsi aux patientes plus de chance de survie. Selon, un chercheur au « Anderson Cancer Center » aux Etats-Unis,: « des thérapies hautement ciblées, plus spécifiques et moins toxiques que la chimiothérapie habituelle, peuvent augmenter la durée de survie et ralentir la progression de cancers de types rares et agressifs». Dans cette classe de thérapies, le médicament se présente comme un anticorps dirigé comme un missile avec une tête chercheuse, afin de viser uniquement les cellules atteintes contrairement à la chimio classique. Ce médicament (le trastuzumab), constitue un progrès dans le traitement du cancer du sein. Pour le Dr Abdelmoumen Alami Grefft, président de l'Amicale et cancérologue à Casa : « cette molécule en association à un autre médicament anticancéreux, constitue un protocole chimiothérapique combiné, faisant preuve en terme de survie d'une supériorité significative par rapport au traitement standard chez les patientes souffrantes de cancers de sein métastatique». Pour rappel, quatre techniques ont principalement été utilisées jusque-là : la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l'hormonothérapie. L'utilisation de l'immunothérapie en tant que méthode innovatrice ciblée pour le traitement des cancers du sein avancés, pourrait changer beaucoup de destins.