L'Egypte connaît ces jours-ci un climat de tension. A l'approche des élections présidentielles, une partie de la population manifeste son mécontentement à l'égard de la politique de Housni Moubarak. Depuis mercredi dernier, l'Egypte vit une tension. Plusieurs centaines, voire des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes d'Egypte. Des images diffusées sur les chaînes internationales montrent ces gens en colère, déambulant dans les rues de la capitale. Ils sont nombreux, et scandent des slogans hostiles au président Hosni Mobarak. Ils réclament pour la plupart des réformes démocratiques et conspuent surtout contre le cinquième mandat de Housni Moubarak. Ils refusent un nouveau mandat de Housni Moubarak. Ce groupe de protestataires fait partie du mouvement “Kefaya” apparu l'an dernier. Ce même groupe mène une dure campagne contre un 5ème mandat de 6 ans du président Housni Moubarak qui est au pouvoir depuis l'assassinat de son prédécesseur Anouar El Sadate à l'automne 1981. En outre, ce groupe semble s'opposer également au probable transfert du pouvoir des mains de Housni Moubarak à ceux de son fils Gamal. Ces protestations qui se sont poursuivis jusqu'à jeudi, ont suscité le mécontentement de la police qui a usé de tous le moyens pour mettre fin à ces manifestations non autorisées. Le gouvernement a en effet mis en garde ce mouvement et a interdit de nouveaux rassemblements de ce genre, considérés comme illégaux. Des centaines de manifestants défilants au Caire, en Alexandrie et à Mansouria ont été interceptés par la police. Celle-ci voulait les empêcher d'atteindre leur principale cible: le Parlement. Parallèlement, 20 membres du “Kifaya”, "Assez", ont été arrêtés à Alexandrie et deux autres à Mansoura, selon la police. Dans les universités du Caire, d'Alexandrie et de Mansouria, des manifestants pro-islamistes protestaient contre l'arrestation, plus tôt cette semaine, de 230 membres des Frères musulmans, qui avaient organisé un rassemblement contre le président égyptien dimanche au Caire. La police affirme n'avoir arrêté que 60 membres des Frères musulmans. Au Caire, quelque 400 manifestants tenus à distance par un cordon de police autour du Parlement ont défilé en direction des locaux du syndicat de la presse, où ils ont conspué le président Moubarak. "Celui qui s'attaque au peuple égyptien n'est pas digne de diriger l'Egypte", pouvait-on ainsi entendre. Quelques manifestants ayant réussi à franchir le cordon de police ont été arrêtés dans une rue près du Parlement, où le directeur de la sécurité du Caire, le général Nabil el-Ezabi, leur a dit que leur présence était illégale : "Je vous préviens. Vous devez partir ou vous devrez faire face à des procédures juridiques." Au bout de quelques minutes, les manifestants sont partis. Nabil el-Ezabi avait prévenu mardi que la police appliquerait à la lettre les lois qui interdisent les manifestations illégales. Des militants de mouvements pro-démocratie et des membres des Frères musulmans ont organisé ces quatre derniers mois des manifestations de ce type. Ils demandent de leur part au président Moubarak et à son fils Gamal de pas se présenter aux élections du mois de septembre. Tout cela dans une optique de changement et de demande de réforme constitutionnelle pour l'Egypte. Une demande qui semble être pressante pour la majorité des égyptiens. Les manifestations sont là pour le démontrer.