La Coupe Mohammed VI de fleuret, organisée à Casablanca du 24 au 25 mai, a connu une importante participation. Le président de la Fédération royale marocaine d'éscrime, Abdelilah Akkouri, livre ses impressions sur cet événement. ALM : La Coupe Mohammed VI de fleuret masculin s'est-elle déroulée selon vos espérances ? Abdelilah Akkouri : En toute franchise, elle a été une grande réussite, caractérisée par un climat sportif excellent. Nous en sommes pleinement satisfaits. C'est une réussite qui dépasse de loin ce que nous espérions. Je puis vous assurer que le satisfecit qui s'en est suivi était de taille. Les présidents des clubs locaux et étrangers, à l'unanimité, ont fait part de leur satisfaction à la clôture de cet événement. J'estime que cette réussite prend plus d'ampleur si l'on prend en considération les faibles moyens dont nous disposons, ainsi que l'impact des attentats terroristes aveugles perpétrés à Casablanca, et qui n'ont pratiquement pas eu d'effet sur le déroulement de l'événement. Quelles étaient les impressions des participants étrangers ? Que ce soit l'observateur dépêché par la Fédération internationale d'éscrime, les présidents des clubs, les escrimeurs ou les arbitres étrangers, les témoignages de félicité étaient unanimes. Nos invités ont comparé la Coupe du Monde Mohammed VI à d'autres tournois similaires et croyez-moi, ils ont reconnu qu'elle n'avait rien à leur envier. Certains ont même reconnu qu'elle les dépassait de loin en matière d'organisation et de succès. Les escrimeurs ont également souligné qu'ils étaient les ambassadeurs de leurs pays, suite aux événements tragiques qu'a connus Casablanca. Quelle évaluation faites-vous de la prestation de la sélection nationale ? J'avoue que la prestation des Marocains était très modeste et cela ne nous étonne pas, vu que la sélection nationale est une équipe jeune. Elle manque manifestement d'expérience dans ce domaine et nous ne nous attendions vraiment pas à des résultats miraculeux. Youssef Sarhane a pu décrocher 4 points en se classant en 48e position. Mais le plus important est que les fleurettistes marocains se sont frottés à des escrimeurs de grand talent, de gros bras en la matière, et cela est incontestablement bénéfique pour eux, ils ne manqueront pas d'en tirer profit. Quel commentaire faites-vous à propos des désistements de la France, l'Italie, des USA, l'Autriche, la Grèce et la Russie ? Effectivement, il y a eu des abandons et nous en avons été surpris. L'équipe italienne a clairement corrélé son annulation aux attentats criminels de Casablanca, tandis que les autres pays n'ont fait aucun commentaire à ce sujet. La France s'était retirée en dernière minute, alors que nous avions reçu la liste des participants et même le numéro du vol. Le budget alloué à l'organisation de la Coupe était limité. Quel est son coût global ? La Primature, par voie de sa section sport, s'est engagée à nous aider, mais nous ne n'avons rien reçu. La procédure qui nécessite du temps. Quant au coût global, nous n'avons pas encore établi toutes les dépenses relatives à l'événement. Mais vous savez pertinemment que ce ne sont pas les dépenses qui manquent. La FRME prend en charge les équipes algérienne et tunisienne, dans le cadre d'un accord de partenariat, en plus de l'observateur de la FIE et du président du comité technique. Quel était alors votre mode de financement ? Les membres de la FRME se sont tout simplement mobilisés et le financement a été effectué grâce à des chèques personnels. On ne pouvait pas faire autrement et la Coupe du Monde Mohammed VI devait avoir lieu, on s'est donc mobilisé et tout s'est passé dans les meilleures conditions. Nos efforts ont été couronnés par le succès évident qu'a connu le tournoi et, à mon avis, c'est la meilleure récompense que nous pouvions espérer en tant qu'organisateurs. Jamais un tél événement de cette envergure n'a connu une telle réussite.