La Coupe du monde Mohammed VI du fleuret masculin aura lieu les 24 et 25 mai à Casablanca. La polémique suscitée par l'organisation de cet événement a été furtivement abordée lors de la conférence de presse organisée à cet effet. Les participants ont déjà commencé à affluer au Maroc. Les équipes du Japon et de la Biélorussie sont à Casablanca depuis lundi. Cela met en évidence que les attentats perpétrés dans la capitale économique n'auront eu aucun effet, ni sur l'événement ni sur la réputation du Maroc en matière de sécurité. En effet, aucun désistement n'a été signalé. Mieux encore, la Grèce, le Danemark et le Mexique, qui ne figuraient pas parmi les pays participants, ont exprimé leur désir de prendre part à la compétition. Avec une présence massive de 20 pays, la Coupe du monde Mohammed VI de fleuret pulvérise le record de participation de toute son histoire. Outre ce constat de fait, certains pays seront représentés par une véritable cohorte de fleurettistes, à l'image de la France (21) ou la Russie (19). Un nombre que ces pays n'alignent pas dans d'autres événements similaires, selon Abdelilah Akkouri, président de la Fédération Royale Marocaine d'Escrime (FRME) qui organise l'événement. De surcroît, de grandes figures d'escrime prendront part à la compétition. En effet, les 16 meilleurs escrimeurs mondiaux ont répondu présent à l'appel. Il est à souligner que l'enjeu est de taille, vu que la compétition figure sur le circuit international arrêté par la Fédération Internationale d'escrime (FIE) et représente une étape qualificative aux jeux olympiques d'Athènes. En d'autres termes, une occasion pour les escrimeurs de glaner des points. Compétition de catégorie « A », la Coupe du monde Mohammed VI fait partie des 17 rendez-vous majeurs du calendrier de la FIE. Par ailleurs, le feuilleton de l'organisation de la Coupe Mohammed VI, opposant la FRME au Club Royal d'escrime (CRE), a été tout simplement éludé lors de la conférence de presse. Les questions posées à ce propos semblaient quelque peu irriter les membres du bureau fédéral. En effet, Zouhair Bouchtou, secrétaire général de la FRME, avait classé, sur un ton martial, «hors contexte» ces questions, estimant que ce serait une perte de temps de s'y attarder, laissant ainsi les journalistes sur leur faim. «La FRME est l'organe officiel, légal et légitime pour organiser tout événement du genre (...) Les deux dernières éditions ont été organisées sous son égide, et non par le Club royal d'escrime», avait martelé Bouchtou. Pour mémoire, Nezha Mouadab, la présidente du CRE, nous avait déclaré que ce dernier organisait la Coupe Internationale Mohammed VI depuis 1999. Le CRE, qui s'apprêtait à organiser la cinquième édition, en juin, fut surpris de son annulation par la FIE. Cette annulation aurait été faite sur la demande de la FRME, selon Mouadab, qui avait souligné que la fédération et le CRE étaient parvenu à un accord précisant que l'instance fédéral se chargerait de l'organisation de la Coupe du monde Mohammed de fleuret masculin, tandis que le CRE s'attellerait à organiser le Grand prix Mohammed VI d'épée Dames. Accord qui a été enfreint, selon elle. « La dénomination Coupe Mohammed VI nous avait été donné par S.M. le Roi pour la première édition à la date du 9 août 1999 et je dispose d'écrits officiels qui le prouvent. », avait déclaré la présidente du CRE. Le CRE avait décidé, au bout du compte, d'organiser la Coupe Internationale Mohammed VI d'escrime, les 16 et 17 mai. Une compétition qui s'est déroulée à Rabat et qui n'a connu que la participation des escrimeurs marocains. Par ailleurs, la FRME revendique l'appellation de ce tournoi qui a vu le jour en 1995. Une époque où S.M. le Roi était encore Prince héritier, d'où l'impossibilité de lui conférer la dénomination de Coupe Mohammed VI. Le bureau fédéral explique que cette dénomination était intervenue après l'accession de SM Mohammed VI au Trône alaouite.