Le Président George Bush envisage de se rendre au Proche-Orient pour relancer le processus de paix inauguré par son père et qui, depuis Oslo, a fait long feu à cause de l'arrogance d'Israël. Le Président George Bush envisage de se rendre au Proche-Orient pour relancer le processus de paix inauguré par son père et qui, depuis Oslo, a fait long feu à cause de l'arrogance d'Israël. Aujourd'hui, il est question d'un règlement par étapes à partir d'une «feuille de route» parrainée par les Etats-Unis et cautionnée par l'Union européenne, la Russie et les Nations unies. Ce nouveau plan implique Palestiniens et israéliens et vise un règlement par étapes. Selon le calendrier retenu, le processus devra se conclure par la naissance de l'Etat souverain de Palestine à l'horizon 2005. Voilà désormais Israël lié par cette « feuille de route » et de l'obligation, vis-à-vis de la communauté internationale et surtout de l'Administration Bush, de ne pas entraver l'application de ce plan de paix. Cependant, malgré l'adoption par le cabinet israélien de la «feuille de route», les intentions réelles d'Ariel Sharon, qui essaie de se donner une image d'homme d'Etat modéré, restent discutables : le porte-parole des colons, le champion de l'ultranationalisme, le commanditaire de Sabra et Chatila peut-il se transformer du jour au lendemain en pacifiste qui appelle au compromis historique avec l'Autorité Palestinienne ? Pour de nombreux observateurs, y compris en Israël, la question qui se pose désormais n'est pas de savoir si Ariel Sharon peut parvenir au compromis. La question est de savoir s'il veut le faire. Pour Uri Avnery, fondateur du mouvement «le Bloc de la paix», «Ariel Sharon n'est absolument pas prêt à cela. Il n'est pas prêt à évacuer les colonies», dit-il. Il estime que Sharon a adopté la «feuille de route» pour des raisons purement tactiques «parcequ'il ne peut pas dire non au Président des Etats-Unis, il s'efforcera maintenant de la saboter». D'ailleurs, à supposer qu'Ariel Sharon soit vraiment décidé à accepter la création d'un Etat palestinien, encore faut-il savoir de quel Etat s'agira-t-il: la «feuille de route» parle d'un Etat «viable»; mais Sharon n'a jamais envisagé que cette entité puisse dépasser les 42% de la superficie de la Cisjordanie, soit l'équivalent des zones autonomes définies par les accords de paix d'Oslo, aujourd'hui réoccupés par l'armée israélienne. Pour beaucoup d'analystes, il ne pourra donc s'agir que d'un Etat croupion. D'ailleurs, dans l'histoire du conflit israélo-palestinien, aucun document publié avant les négociations n'a jamais abouti. En fait, la publication tue l'application.