Cette rencontre s'est tenue au profit des écrivains, poètes, critiques, intellectuels… L'Association marocaine des enseignants de français (AMEF) vient d'organiser une rencontre avec l'auteur Mokhtar Chaoui autour de son dernier ouvrage ainsi que de son expérience littéraire. Cette manifestation qui s'inscrivait dans le cadre des activités culturelles au titre de la saison 2019-2020 s'est tenue au profit des écrivains, des poètes, des critiques, des intellectuels ainsi que des élèves, des étudiants et des enseignants. Elle a constitué une occasion pour Mokhtar Chaoui de parler, en plus du thème de son nouvel ouvrage, de ses débuts dans le domaine de l'écriture, comment et quand il a décidé d'écrire et comment la critique avait reçu son premier roman. «Ce genre d'événements est très important pour tout écrivain, car c'est une occasion pour lui de rencontrer et de débattre directement avec ses lecteurs qui apportent, chacun selon sa lecture, une vision particulière et des interprétations qui peuvent aller au-delà, voire à l'opposé, des intentions de l'auteur», a indiqué Mokhtar Chaoui. Par ailleurs, «L'Amour est paradis» est le cinquième roman de l'écrivain. Ce nouvel ouvrage constitue la suite de «Silence blanc» du même écrivain. C'est dans la lignée des Rougon-Macquart de Zola que Mokhtar Chaoui cherche, à travers ce nouveau texte, à donner vie à Michel Charme, un des personnages secondaires de son avant-dernier roman. «L'Amour est paradis revient sur l'éternel combat entre le bien et le mal, entre l'amour et la haine, entre le cosmopolitisme et le fascisme, dans un univers de plus en plus belliqueux, sanguinaire, absurde et complexe», a souligné Mokhtar Chaoui. «L'Amour est paradis» est l'histoire d'un écrivain et artiste-peintre français qui, après que sa verve a tari à Paris, débarque à Tanger dans l'espoir d'y rencontrer une nouvelle muse. Humaniste convaincu et tombé sous le charme de la ville du détroit, il va s'évertuer à réinventer l'esprit de Tanger international où toutes les nationalités, races et cultures cohabitaient. Son enthousiasme se heurtera à un nouveau monde où l'obscurantisme s'est hissé au rang de religion, la barbarie à celui de Constitution et l'homicide de justice divine. «L'Amour est paradis, lui, nous propose des micro-récits où l'écriture est polyphonique, la variation est reine et les registres de langue se superposent, passant du littéraire à l'argotique, du soutenu au familier, du pédant au vulgaire. Cela renvoie aux multiples paradoxes que vivent les personnages qui tantôt paraissent comme des anges, tantôt des démons, avec dans propos tantôt pudiques et raisonnables, tantôt provocateurs et blasphématoires», a dit Mokhtar Chaoui, faisant remarquer que «cette combinaison schizophrénique est à la base de leurs difficultés à se réconcilier avec eux-mêmes d'abord, avec les autres ensuite». Né le 26 décembre 1964 à Tanger, Mokhtar Chaoui est enseignant-chercheur à l'Université Abdelmalek Essaâdi à Tétouan. Il a réussi à se faire un nom parmi les écrivains marocains d'expression française grâce à ses écrits (romans, nouvelles, recueils de poèmes et chroniques). Il participe à plusieurs manifestations culturelles et de pratique du théâtre.