Les 12 et 13 mai 2002, les Marocains étaient surpris d'entendre l'arrestation de trois Saoudiens, membres du réseau Al-Qaïda et leurs complices marocains. Il s'agissait de Zouhaïr Hilal Tabiti, 26 ans, Hilal Jaber el-Assiri, 31 ans, et Abdellah Msafer el-Ghamidi, 22 ans, ainsi que les épouses de deux d'entre eux, Naïma Haroune et Bahija Hidouri, et la sœur de cette dernière, Houria Hidouri. Il s'agit également du policier de l'aéroport Mohammed V, Abdellah Âbide, d'un commerçant de Rabat, Mohamed Nadir, de son frère Hicham Nadir et d'un commerçant de Derb Omar à Casablanca, Mohamed Masmane. Leur intention était de perpétrer des attentats-suicides contre des navires militaires américains et britanniques opérant dans le Détroit de Gibraltar. Et ils étaient poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs, tentative d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens avec l'intention de bombarder différents lieux et établissements, falsification en écriture officielle, usage de faux, falsification en écriture administrative, usage de faux, dissimulation de l'identité d'un enfant, destruction des traces du crime, non dénonciation, débauche et complicité. Ce réseau, le premier du genre au Maroc, a été neutralisé avant d'avoir pu entrer en action. Il a été démantelé grâce aux renseignements donnés par certains ressortissants marocains combattants d'Al-Qaïda, détenus dans la base américaine de Guantanamo. Quand les trois Saoudiens sont arrivés au Maroc, ils se sont installés dans un bidonville populaire et populeux de Casablanca, à savoir Sidi Moumen, où deux d'entre eux ont pris pour épouses des Marocaines. L'une de ces dernières, à savoir Naïma Haroune, a pu se procurer un faux passeport qui lui a permis de passer les frontières marocaines à travers l'aéroport Mohammed V avec la complicité du policier Abdellah Âbide qui lui aurait apposé le tampon de la police des frontières contre un billet de 200 dh. Les trois membres de « la cellule dormante d'Al-Qaïda » qui, selon l'accusation, avaient l'intention de faire exploser des bombes à la place Jemaâ El-Fna à Marrakech et dans une agence de la CTM ont pu recevoir des fonds par le biais de comptes de tiers sans attirer l'intention des autorités marocaines. Bien que les trois Saoudiens aient nié devant le juge d'instruction et devant la Cour avoir eu l'intention de perpétrer des attentats-suicides au Maroc, leurs déclarations faisaient état d'entraînement militaire à Kandahar et de séjours en Afghanistan et de falsification d'un passeport et d'autres documents. Ils ont reconnu avoir effectué des transferts bancaires, tout en niant leur appartenance au réseau Al-Qaïda. Ils ont été condamnés tous trois à 10 ans de réclusion criminelle. Seulement, ces condamnations semblent n'avoir pas permis de fermer les portes sur le terrorisme.