Nouredine Miftah, directeur de publication de l'hebdomadaire «Al Ayyam», apporte des précisions sur ce qu'il a jugé comme piratage dont a été victime sa publication par «le Journal hebdomadaire» qui n'a éprouvé aucun scrupule à lui voler l'interview de Driss Basri qu'il venait de réaliser après plusieurs mois de gestation. ALM : Vous accusez « Le Journal hebdomadaire » de vous avoir spolié d'une interview de Driss Basri. De quoi s'agit-il au juste ? N.Miftah : En fait, il s'agit d'un travail de longue haleine qui allait aboutir à l'interview que nous a consacrée Driss Basri. J'ai personnellement préparé un avant-propos pour expliquer les contours de cet entretien avant de le publier. J'ai expliqué à nos lecteurs l'histoire de cette interview réalisée en trois mois comme je leur ai promis qu'elle serait publié en plusieurs parties. Dans un premier temps, nous n'en avons publié qu'une première partie. Deux jours après j'étais surpris de voir le texte intégral, mais subtilement mutilé, de mon entretien avec l'ex-ministre de l'Intérieur publié dans la dernière édition du «Journal hebdomadaire». Il ne manquait que les questions. Pour preuve, j'ai livré une copie de l'entretien à Driss Basri et juste après nous nous sommes mis d'accord sur quelques modifications et rectifications que j'ai effectuées seul et après le départ du concerné. Autrement dit, l'interviewé na pas vu comment j'ai procédé pour les modifications. Or le texte publié par « Le Journal hebdomadaire » contenait les dites modifications dont je suis le seul à être au courant. Ce qui revient à dire que le texte de « Al Ayyam » a été littéralement traduit. Il est probable que Driss Basri lui-même leur ait livré sa copie pour qu'elle soit publiée ? Basri leur a bel et bien donné la seconde partie de l'entretien que «Al Ayyam» gardait pour son prochain numéro. L'ex-ministre de l'Intérieur, sentant que l'entretien était consistant, voulait le contrôler en imposant à sa façon le rythme de la publication de ses propres propos. Ce à quoi, « Al Ayyam » s'est farouchement opposé. Driss Basri a beaucoup insisté par téléphone pour arriver à ses fins, mais nous tenions à faire notre travail journalistique comme nous le concevons. Après lui avoir raccroché au nez, l'intéressé s'est déplacé la soirée du bouclage vers 22h. N'ayant pas eu satisfaction il s'est dirigé immédiatement vers les locaux de Media-Trust pour rencontrer les gens du « Journal hebdomadaire ». Le comble de toutes ces manigances, c'est que Basri lui-même est en train de claironner qu'il n'a rien donné à la publication francophone de Media-Trust. Avez-vous cherché à savoir comment « Le Journal hebdomadaire » s'est procuré l'interview en question ? Cela m'importe peu de savoir comment ils ont fait pour se procurer l'interview. Que ce soit une manipulation ou un coup monté, ce n'est pas important. En revanche, ce qui me tient beaucoup à cœur c'est comment ils ont osé publier un entretien sachant pertinemment qu'il a été réalisé par « Al Ayyam ». C'est une première très grave dans la courte histoire de cette presse qui se targue d'être indépendante. Je ne comprends donc pas comment une publication de cette « trempe » se transforme en une simple boîte à lettres et de publier tout ce qu'elle reçoit. En tout cas je suis quasi certain d'une chose : l'acte perpétré par nos confrères du « Journal hebdomadaire » a été accompli avec préméditation. Et de ce fait, nous nous sommes plaints auprès du syndicat national de la presse marocaine (SNPM) ainsi qu'auprès de la fédération des éditeurs. Nous avons également chargé nos avocats d'introduire une action en justice contre « Media-Trust » et qu'ils disent ce qu'ils ont à dire devant la justice.