Depuis le décès du premier ministre libanais Rafic El Hariri, le pays du cèdre est plongé dans une instabilité politique totale. Pas un jour ne se passe au Liban, sans qu'il y ait de nouveauté. Depuis que le premier ministre libanais, Rafic Hariri, a été tué, le Liban est perturbé. Ce pays vit une crise politique qui s'aggrave de jour en jour. Une crise qui se manifeste par une paralysie politique. Cette même paralysie perdure avec le bras de fer engagé entre le régime pro-syien et l'opposition. Cette situation suscite la crainte des observateurs, étant donné que cela risque de provoquer le report des élections législatives prévues en mai prochain. Cette crise est due aux divergences qui existent entre l'opposition et le régime pro-syrien. En effet, l'opposition désire la formation d'un gouvernement «neutre» qui s'attelle à organiser les législatives, qu'elle se dit sûre de remporter. La formation d'un gouvernement neutre est une priorité pour pouvoir tenir les législatives", a dit le chef de l'église maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, pilier de l'opposition plurielle, qui a reçu mercredi le ministre d'Etat démissionnaire Albert Mansour. Sollicités par des émissaires du Premier ministre désigné, Omar Karamé, des ténors de l'opposition, forte d'une mobilisation populaire adoptant ses exigences, ont souhaité un cabinet qui supervise la tenue des élections dans les délais constitutionnels, le mandat du Parlement expirant le 31 mai. De l'autre côté, le pouvoir en place s'accroche à un cabinet d' «union nationale». Craignant que le scrutin lui soit défavorable, le pouvoir préfère reporter la date des élections. Le baroudeur de l'opposition, le député et chef druze Walid Joumblatt, qui prônait en priorité le départ du président pro-syrien Emile Lahoud, a changé d'avis après le refus annoncé de Mgr Sfeir, une rencontre avec le président égyptien, Hosni Moubarak et un entretien avec l'ambassadeur des Etats-Unis au Liban Jeffrey Feltman. "Partant de notre souci de sauvegarder la stabilité et de sortir le pays de l'impasse, nous souhaitons que M. Karamé coopère et qu'on ouvre une nouvelle page", a dit mercredi M. Joumblatt, semblant faire une ouverture en direction de M. Karamé, mais il n'a pas explicité sa pensée ou ses intentions. Ce dernier, a dû démissionner le 28 février sous la pression de l'opposition et de la rue deux semaines après l'assassinat de l'ex-Premier ministre, Rafic Hariri qui a plongé le pays dans une crise politique aiguë et poussé la Syrie à entamer le retrait de ses forces du Liban. Mais M. Karamé a été désigné de nouveau dix jours plus tard par M. Lahoud, témoignant de l'influence persistante de la Syrie dans les affaires politiques libanaises. Le Premier ministre désigné, qui avait aussitôt affirmé qu'il se désisterait s'il ne parvenait pas à former un gouvernement d'"union nationale" auquel l'opposition refuse de participer, prend son temps. Il n'a montré aucune souplesse à l'égard de l'opposition qui exige une Commission internationale d'enquête sur l'assassinat de Hariri, et le limogeage des six chefs de services de sécurité et du procureur montrés du doigt. "Si Karamé se désiste, la formation d'un nouveau gouvernement ne sera plus possible et le report des législatives sera de mise", écrit jeudi un chroniqueur proche du pouvoir dans le quotidien “An-Nahar“. Selon lui, "Damas et le pouvoir libanais seront les principaux bénéficiaires du report de six mois ou d'un an des élections car ils peuvent conserver la majorité au Parlement, qui pourrait être balayée si le scrutin se déroulait dans les délais". En somme, à l'heure actuelle au Liban, tout tourne autour des élections législatives qui s'approchent. Une tension de plus pour ce pays, qui s'efforce de dépasser la crise politique créée après la mort de Rafic Hariri.