La Syrie poursuit le retrait de ses troupes du Liban tandis qu'un rapport de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri montre du doigt Damas et accuse les autorités libanaises de négligence. Le retrait des forces syriennes du Liban s'est poursuivi portant le nombre des militaires syriens au Liban à 8.000. L'armée libanaise avait annoncé lundi que deux mille soldats syriens viennent de quitter le pays. Un responsable militaire libanais a, de sa part, précisé que la commission technique libano-syrienne devrait se réunir la semaine prochaine pour convenir de la deuxième phase du retrait syrien du Liban. Cette phase doit aboutir au retrait total des forces syriennes du Pays du Cèdre. Tôt lundi, Boutros Asaker, du ministère libanais des Affaires étrangères, a quitté Beyrouth à destination de New York, où il doit rencontrer des responsables de l'ONU et assister à une réunion du Conseil de sécurité, qui doit établir une commission d'enquête onusienne sur l'assassinat de Rafic Hariri, tué avec 17 autres personnes dans un attentat le 14 février dans la capitale libanaise. «Il a des instructions du gouvernement libanais pour informer des responsables aux Nations unies que le Liban accepte une enquête internationale », a déclaré à l'Associated Press un représentant du ministère des Affaires étrangères qui a requis l'anonymat. Selon ce responsable, ajoute l'agence, le Conseil de sécurité doit discuter cette semaine de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais. La semaine dernière, le Liban avait accepté à contrecœur une enquête internationale sur la mort de Rafic Hariri après avoir estimé qu'une telle enquête porterait atteinte à sa souveraineté. Il faut aussi préciser que le rapport de la commission d'investigation de l'Onu publié jeudi accuse la Syrie d'avoir fait augmenter les tensions politiques juste avant l'attentat à la bombe qui a tué Hariri. Le rapport souligne aussi d'importantes défaillances dans l'enquête menée par les autorités libanaises. Réagissant à ce rapport, les autorités libanaises ont estimé qu'en accusant le gouvernement libanais de négligence la mission avait outrepassé ses prérogatives. «La mission n'avait pas d'autorité qui lui permette de parvenir à ces conclusions», a commenté le ministre libanais des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud au lendemain de la publication du rapport. «Nous considérons cela comme une atteinte au rôle du gouvernement libanais », a-t-il ajouté. Par ailleurs, le chef de la diplomatie libanaise a rejeté le lien établi par le rapport entre l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais et le contexte politique et de sécurité marqué par une polarisation aiguë autour de l'influence syrienne au Liban. «Nous disons que les tensions sont nées quand des signes ont commencé à venir de l'étranger sur le fait qu'une résolution allait être adoptée par le Conseil de sécurité. Cette résolution a poussé l'atmosphère vers la polarisation politique». De son côté, le ministre de la Justice Adnan Addoum a souligné que le document de l'ONU ne constituait pas un jugement légal. Selon l'Associated Press, le rapport de l'ONU sur l'assassinat de Rafik Hariri conclut qu'une enquête indépendante et internationale est nécessaire sur cette affaire. Ce rapport affirme qu'il y a un manque marqué d'engagement des autorités libanaises pour enquêter sur ce crime, et que l'enquête n'a pas été menée en accord avec des critères internationaux acceptables.