L'Alliance énumère dans son analyse les contraintes et les déficits structurants qui handicapent la soutenabilité de la transition énergétique du Maroc et par conséquent l'atteinte des objectifs globaux fixés. La société civile environnementale dresse le bilan de la stratégie énergétique nationale. Cette analyse de la feuille de route du secteur intervient dix ans après son lancement. Certes, des évolutions ont été relevées toutefois des efforts restent à consentir pour arriver à une transition énergétique créatrice de valeur locale, participative et inclusive des catégories sociales en situation de précarité. C'est ce qu'a conclu l'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD). Le premier constat fait par l'Alliance qui regroupe 800 réseaux d'associations environnementales est la faible mobilisation des acteurs concernés. «L'Etat reste le seul porteur de cette stratégie. Depuis 2009, le Maroc n'a pas encore réussi à assurer une mobilisation continue de tous les acteurs concernés», apprend-on de l'AMCDD dans un projet de position intitulé «Une transition énergétique au Maroc pour tous et par tous». L'AMCDD souligne par ailleurs l'urgence «d'accélérer et pérenniser la transition énergétique nationale à travers un accès démocratisé et inclusif aux technologies de l'efficacité énergétique et de production d'électricité d'origine renouvelable, une fiscalité énergétique incitative et accès direct à la finance climat et une forte décentralisation des compétences énergétiques à l'échelon local». L'Alliance énumère dans son analyse les contraintes et les déficits structurants qui handicapent la soutenabilité de la transition énergétique du Maroc et par conséquent l'atteinte des objectifs globaux fixés. L'AMCDD cite à cet effet, le classement mitigé de la politique énergétique à l'international, le grand déficit en matière de complémentarité et d'intégration dans l'action de l'Etat dans la transition énergétique nationale, la nécessité d'améliorer la trajectoire de la transition énergétique et la mise en place d'une stratégie plus claire et innovante pour le financement de cette transition. A cet effet, l'Alliance a émis une série de recommandations visant à accélérer l'élan de la transition énergétique par une utilisation massive des énergies renouvelables et une généralisation de l'efficacité énergétique dans les différents secteurs économiques. Il est ainsi appelé à consolider et améliorer la gouvernance du secteur ainsi qu'à faire évoluer et renforcer le dispositif réglementaire et normatif. L'Alliance appelle par ailleurs à la diversification des financements verts et à une démocratisation de l'accès aux énergies renouvelables avec une forte implication des territoires dans ce process. Les propositions émises portent également sur une implication des acteurs non étatiques dans la mise en œuvre de cette stratégie dans les territoires ainsi que sur le développement de l'investissement privé dans le secteur. L'AMCDD appelle également à libérer le potentiel des énergies durables des territoires du Maroc et à décliner une vision mobilité urbaine durable dans les villes. Ceci passe par le renforcement des capacités de gestion des services de transport, l'augmentation des modes de transports moins énergivores et l'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules. L'amélioration de la performance énergétique et environnementale de l'habitat est également de mise. L'AMCDD conclut son plaidoyer par la nécessité de diversifier les partenariats en faveur des énergies propres et l'intégration des réseaux et des marchés énergétiques.