Une Assemblée générale extraordinaire houleuse. Des débats qui ne volaient pas très haut. Et, alors que le MAS se porte à merveille, engrangeant les bons résultats, la grande famille fassie se déchire. Les explications de Saïd Belkhayat, ancien président du MAS. Aujourd'hui Le Maroc : Que se passe-t-il exactement au MAS ? Saïd Belkhayat : Je vous remercie pour cette question, car c'est exactement celle qu'il fallait poser. Et depuis longtemps. Je tiens tout d'abord à apporter une précision de taille : il ne faut pas personnifier le débat en le réduisant à une rivalité entre Ahmed Mernissi et moi-même. Je ne suis candidat à aucun poste. On ne peut pas être et avoir été. J'ai été président du MAS de 191 à 1991. A présent, outre mon activité professionnelle, j'ai d'autres charges à la CAF et à la FIFA. Mais, en tant que membres adhérents du Moghreb de Fès, nous avons le droit de demander à M. Mernissi de venir s'expliquer sur un certain nombre de choses qui ont donné lieu aux rumeurs les plus folles, alors que nous savons qu'elles sont sans fondement et qu'il aurait suffi de communiquer, de tenir une conférence de presse par exemple. Encore une fois, il ne s'agit pas d'une bataille pour obtenir des postes. Nous sommes des gens animés par la passion du MAS. Que s'est-il passé lors de cette fameuse Assemblée générale qui, finalement, n'en a pas été une ? Tout d'abord, un rappel : nous avons convoqué une Assemblée générale sur la base de 102 adhérents. Nous avons eu les signatures de 54 personnes dont aucune ne s'est désistée. Au bout du compte, nous étions 39 adhérents à jour de leur cotisation. Ce à quoi, Mohamed Naciri du Groupement national du football (GNF) a répondu que le quorum n'était pas atteint pour la tenue de l'assemblée. Et même si nous n'étions « que » 39 membres, la moindre des courtoisies eut été que M. Mernissi s'asseye devant nous pour éclairer notre lanterne sur un certain nombre de choses. Au lieu de cela, il a éjecté de manière illégale les dirigeants basés à Fès, c'est à dire tous les gens qui ne lui sont pas favorables. Car il s'agit de souligner que le MAS est dirigé à partir de Casablanca. Si vous demandez l'adresse ou le numéro de téléphone d'un dirigeant du MAS, vous pourrez constater qu'on vous fournira des coordonnées à Casablanca. Or, il s'agit du MAS de Fès ! Et c'est pour cela que le complexe du MAS, dont les travaux ont été achevés, n'est toujours pas utilisé, alors qu'il ne lui manque plus que le tableau d'affichage. Et qu'il attend tout simplement d'être réceptionné ! De toute manière, M. Mernissi a fait son temps et il doit s'en aller, comme d'autres l'ont fait avant lui. Car, nul n'est éternel. Et puis, concernant, M. Naciri, comment voulez-vous que le GNF, qui est lui-même irrégulier –il n'a pas tenu d'AG depuis quatre ans – puisse dire si le quorum est atteint ou pas ? Alors que c'est M. Mernissi qui connaissait vraiment le nombre de membres dont les cotisations sont à jour. Et que c'est au GNF de tenir un registre dans ce sens. Que reprochez-vous exactement à M. Mernissi ? D'abord, je dois vous dire que sur un plan personnel, il s'agit d'un grand ami. Mais je suis également obligé de constater que le président du MAS se comporte comme une personne atteinte de paranoïa aiguë, et qui prend des décisions de manière unilatérale. Encore un rappel. Le MAS qui était aux avants-postes, perd contre le WAC en finale de Coupe du Trône. L'entraîneur Ticleanu, qui faisait du bon travail est limogé et remplacé par Aziz Amri, avec lequel l'équipe n'obtient que trois points. Ensuite, l'équipe se fera ridiculiser au championnat arabe des clubs. Puis Todorov viendra et on gagnera sept matches sur huit et on fera un match-nul contre le WAC. Ensuite, on apprend que le gardien de but, l'international Abdelilalh Bagui évolue au Torpedo Moscou. Pourquoi n'avoir pas communiqué là-dessus ? Le feuilleton semble loin d'être fini… Nous avons écrit au président du MAS pour qu'il nous reçoive et discute avec nous. Au cas où il ne donnerait pas suite, nous nous adresserons à la Fédération royale marocaine de football. Et en dernier ressort, nous aurons recours à la justice. Ce serait vraiment dommage d'en arriver là. Car, franchement, est-ce que le MAS a besoin de ces querelles?