Hicham, 27 ans, ivrogne et drogué invétéré, a agressé deux jeunes filles. Il voulait violer l'une d'elles. En se portant courageusement à leur secours, Abderrahim, 32 ans a été poignardé mortellement par le jeune voyou. Chômeur, sans niveau scolaire, soûlard et drogué. Hicham, vingt-sept ans, n'a qu'un seul hobby: passer la nuit à la rue en compagnie de quelques ivrognes et drogués de son quartier et retourner ensuite chez lui, à Hay Mohammadi, à Casablanca au petit matin. En ce jour du jeudi 3 mars, il ne s'est réveillé que vers 13h. Il a pris un déjeuner à la hâte pour ensuite demander à sa mère un peu d'argent. Elle sait que si elle ne lui donne rien, elle doit attendre un tapage qui n'en finira pas. Et pour éviter cela, elle lui verse au moins dix dirhams à chaque fois qu'il sort. Cette fois-ci, elle ne pouvait pas refuser de répondre à sa demande, bien qu'elle dépasse le «tarif» habituel. «J'ai besoin de cinquante dirhams», lui dit-il sur un ton qui ne laissait pas place à la réplique. La mère devait se débrouiller pour en avoir. Son seul recours était sa fille. Celle-ci n'a pas hésité à lui donner l'argent. Et Hicham est parti sans revenir. Pourquoi ? Après avoir quitté la maison, il a rejoint quelques amis, qui se tenaient dans un coin du quartier. Ils ont discuté durant plus d'une heure avant qu'il parte à la recherche de quelqu'un pour lui emprunter de l'argent. Il a rencontré un certain Rachid qui lui a prêté un billet de cinquante dirhams. Plein de joie, il s'est adressé à un «guerrab », marchand de boissons alcoolisées sans autorisation. Ayant acheté quelques bouteilles de vin rouge, il est parti vers un terrain vague, à quelques dizaines de mètres de chez lui pour commencer à s'enivrer, seul. Il était 16h. D'un verre à l'autre, les heures passent et la tête de Hicham tourne. Vers 21h, il a décidé de quitter sa place. Pourquoi ? L'endroit devint obscur et la police le fréquente souvent pour arrêter les clochards qui s'y trouvent. Quand il s'est apprêté à se relever pour emprunter son chemin à destination de son quartier, il a perdu l'équilibre au point qu'il a failli tomber. Il a commencé à marcher en titubant. D'un pas à l'autre, il est arrivé dans son quartier et il s'est assis au seuil d'une maison distante d'une dizaine de mètres de la sienne. Il a continué à ingurgiter des tournées de vin rouge sans vergogne. Personne n'osait lui demander de s'éloigner du quartier. Quiconque s'y serait risqué aurait été bombardé d'injures. Vers 22h, il a vu deux jeunes filles qui passaient devant lui. Il les a harcelées de mots obscènes. Aucune d'entre elles ne lui a répondu. Elles ont gardé le mutisme et ont continué leurs pas sans tourner la tête. Hicham s'est levé et a suivi les deux filles. En arrivant devant elles, il a demandé à l'une d'elles de l'accompagner au terrain vague où il s'enivrait pour faire l'amour avec elle. «Laisse-nous tranquille, nous ne sommes pas des étrangères ou des inconnues pour que tu nous traites ainsi, nous sommes tes voisines», lui dit l'une des deux jeunes filles qui lui a demandé de les laisser tranquilles. Seulement, Hicham n'entendait que son désir. Il a saisi l'une d'elles par ses vêtements et a commencé à la pousser devant lui pour la conduire vers le terrain vague. Jusqu'à ce moment Abderrahim, un voisin, qui assistait à la scène depuis le seuil de sa maison, n'avait pas tenté d'intervenir, pensant que Hicham les laisserait en paix une fois qu'il aurait su qu'elles étaient ses voisines. Mais Hicham a continué à pousser la fille sur laquelle il avait jeté son dévolu, alors que l'autre le suppliait de relâcher son amie. C'est là que Abderrahim est intervenu. «Laisse-les tranquilles, elles sont tes voisines du quartier», lui demanda-t-il. Ne voulant rien entendre, Hicham a poussé Abderrahim, lui demandant de s'écarter de lui. «Sinon, tu vas prendre des coups de poing», le menaça-t-il. Hors de lui, Abderrahim, un gaillard de trente-deux ans, a saisi Hicham pour le renverser d'un coup de poing. Quand Hicham s'est relevé, il a couru vers lui pour tenter de lui donner des coups. Seulement, Abderrahim qui est plus fort que lui, l'a tiré vers lui pour lui donner un coup de tête, puis un coup de poing. Convaincu qu'il ne pouvait rivaliser en force physique avec son antagoniste, Hicham a sorti un couteau qu'il cachait sous ses vêtements pour le surprendre de deux coups mortels. Après quoi, il a pris la poudre d'escampette. Seulement, les éléments de la brigade urbaine de la police judiciaire de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ , qui ont été alertés, l'ont arrêté deux heures plus tard.