L'opération de départ volontaire, baptisée « Intilaka », s'inscrit dans le cadre du programme gouvernemental relatif à la modernisation de l'Administration publique. Deux mois et demi après son début, elle ne connaît toujours pas l'enthousiasme initialement escompté. «Intilaka » est le nom choisi par le ministère chargé de la Modernisation des secteurs publics à l'opération de départs volontaires des fonctionnaires de l'Administration marocaine. Une opération qui vise, selon ses initiateurs, à dégraisser le mammouth d'une fonction qui pèse très lourd sur le budget de l'Etat (14%). Elle s'inscrit ainsi dans le cadre du programme gouvernemental relatif à la modernisation de l'Administration publique visant la mise en application d'une nouvelle politique de rationalisation de la gestion des ressources humaines et l'augmentation de son rendement. Pour atteindre ses objectifs, les grands moyens sont utilisés, à commencer par une grande campagne de communication, lancée il y a quelques semaines, et qui intervient pour combler le vide de communication enregistré lors de la première expérience. Confiée à une agence spécialisée, elle a pour coût : de 4,3 millions de dirhams. Mais cette opération, lancée le premier janvier dernier, censée stimuler l'investissement dans le secteur privé, créer de nouveaux postes dans le secteur public et constituer un prélude à la modernisation de l'Administration marocaine, pourrait ne pas atteindre ses objectifs. Le dernier chiffre communiqué par le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, fait état de quelque 10.000 demandes de départ volontaire déposées jusqu'à fin février auprès des différents ministères et administrations publiques. La même source estime que 3.000 d'entre ces demandes ont reçu un avis favorable. Autre chiffre communiqué par le ministre, 50% de ces demandes émanent des fonctionnaires du ministère de l'Education nationale. A ceux qui disent que les chiffres enregistrés à présent sont loin d'atteindre les attentes formulées par les initiateurs d' « Intilaka », Mohamed Boussaïd répond que ce n'est que le début. Le ministre dit en effet s'attendre à une accélération du rythme de dépôt des demandes d'ici la fin de l'opération (30 juin 2005), appelant à prendre « avec prudence » les statistiques disponibles. C'est que pour le ministre, le caractère volontaire de l'opération interdit les spéculations rappelant que le gouvernement ne s'est d'ailleurs pas fixé d'objectif chiffré. A ses yeux, le succès d'une telle démarche doit être jugé en fonction des projets ayant un impact socio-économique montés par des fonctionnaires ayant choisi de quitter l'Administration publique.