Abstraction faite de la morosité qui frappe la place de Casablanca et les sociétés de Bourse, le système éducatif accuse encore un déficit dans la dispense de formation sur les métiers de la finance. Sous l'effet de l'euphorie, la décennie 90 était une aubaine pour les diplômés en finance. Aujourd'hui, le mot d'ordre des directeurs de ressources humaines est le redéploiement. La morosité qui caractérise le marché boursier a frappé de plein fouet les métiers d'analyste, trader, gestionnaire de fonds et ingénieur financier. Ces métiers n'ont plus la cote comme c'était le cas après l'adoption de la réforme du marché financier et boursier en 1993. Cette chute est manifeste sur le marché puisque plusieurs sociétés de Bourse ont mis les clés sous le paillasson à cause de la crise qui affecte la place de Casablanca. Malgré cette décote qui touche les profils qualifiés en finance, le système éducatif accuse un décalage dans la formation de ressources qualifiées sur ce segment d'activité. Actuellement, les facultés de droit et des sciences économiques dispensent des formations généralistes en économie avec en quatrième année spécialisation en finance. D'autres écoles publiques de commerce et de gestion (ISCAE, ENCG) ont enrichi leurs filières par des diplômes en finance et banque. Quant aux écoles supérieures de technologies (EST), ils forment des bacheliers pour une période de deux ans sur les métiers de commerce et de gestion. Du côté du secteur privé, plusieurs écoles ont investi cette niche pour former des jeunes sur les nouveaux métiers de la finance, notamment Polyfinance, HEM, ESC, ESG et ESIG… Les diplômés des écoles étrangères ont constitué également une pépinière pour le recrutement des profils pointus sur les métiers de la Bourse. L'École de la Bourse de Casablanca joue, en outre, le rôle de centre de formation continue. Ce département attaché à la place casablancaise dispense des séminaires payants à l'intention des cadres des banques, des sociétés cotées pour pallier le déficit de connaissances en matière financière et boursière. Pour ce qui est de la demande sur les lauréats de ces différentes écoles, elle provient de la Bourse de Casablanca, les autorités du marché et de tutelle (CDVM et la direction du trésor et des finances extérieures), les sociétés de Bourse. Cependant, face au fléchissement de la demande du marché, les ex-cadres spécialisés en finance, notamment ceux qui travaillent dans les sociétés de Bourse ont fourni un grand effort de conversion. Plusieurs d'entre eux réintègrent d'autres organismes privés pour prendre en charge des responsabilités d'un directeur financier, un gestionnaire de trésorerie ou un contrôleur de gestion.