Le chiffre d'affaires des sociétés de Bourse a accusé une baisse de 18 à 40% en 2008, affecté par la crise qui mine le marché boursier. La menace de fermeture plane sur les petites sociétés de Bourse. La crise rattrape les sociétés de Bourse qui gravitent autour de la place casablancaise. Face à un marché terne, miné par un attentisme aussi bien des boursicoteurs que des investisseurs, les petites sociétés de Bourse voient leur gain rétrécir comme une peau de chagrin. Certaines se trouvent acculées à mettre la clé sous le paillasson d'autant plus que cette année aucune entreprise n'a osé franchir les portes de la Bourse de Casablanca. «Les introductions en Bourse redynamisent le marché et attirent les petits porteurs. Cela se répercute donc sur les finances des sociétés de Bourse et affecte particulièrement les plus petites. En 2009, la meilleure période pour une introduction en Bourse est sans conteste le premier semestre. Le second trimestre sera marqué par les vacances et le Ramadan. Une période qui n'est pas propice aux IPO. Le premier semestre touche à sa fin sans aucune introduction en Bourse. Et c'est cet attentisme-là qui menace les petites sociétés de Bourse», explique un analyste financier d'une grande société de Bourse à Casablanca. La menace de fermeture plane sur les petites sociétés de Bourse comme une épée de Damoclès. Déjà, en 2008, leurs chiffres d'affaires a accusé une baisse de 18 à 40%. «Globalement, on peut dire que l'année 2008 a été bonne pour les sociétés de Bourse, même si la régression de leur chiffre d'affaires, corrélée évidemment au volume d'échange, allait de 18% à 40% selon les sociétés de Bourse», affirme Youssef Benkirane, président de l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB). Pour cet exercice, le chiffre d'affaires de ces sociétés sera encore revu à la baisse. «Vu les volumes enregistrés par la Bourse de Casablanca en 2009, on peut avancer que l'ensemble des sociétés de Bourse est affecté par la crise», souligne-t-il. Et ce sont les plus grandes d'entre elles qui peuvent amortir le choc de cette onde de crise. «Il est certain que les leaders vont résister plus facilement que les autres. De manière générale, les sociétés de Bourse qui sont actives depuis au moins 2003, ont pu, pendant les années fastes, constituer des réserves qui vont aujourd'hui leur permettre de dépasser ce cap. En effet, pour celles qui sont arrivées récemment ça sera plus difficile», ajoute M. Benkirane, également président du directoire de BMCE Capital Bourse. Pas de quoi rassurer les patrons des 17 sociétés de Bourse que rassemble l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB). Déjà, le premier trimestre s'est clôturé sur une note négative. Le Masi a baissé de 5,30% et le Madex de 5,91%. Et c'est juste au mois d'avril que les deux baromètres de la place casablancaise ont renoué avec la croissance en marquant un bond de 5,15% pour le Masi et 5,4% pour le Madex. «Mais, ce n'est pas suffisant pour que le marché puisse sortir de sa morosité. Ce sont les opérations d'introduction en Bourse qui peuvent donner de la couleur à un marché terne», tient à préciser un analyste financier dans une société de Bourse adossée à une grande banque de la place. Déjà, le marché fait écho de cinq entreprises qui sont fin prêtes pour faire leur entrée à la Bource de Casablanca. Mais, elles attendent un climat plus propice. «wait and see» comme on dit au temple de la finance, la City de Londres.