Cadre juridique, stratégie appropriée, fonds de soutien, pension de retraite… Elaborer un cadre juridique pour assurer les droits des personnes âgées, intégrer les questions relatives à cette population dans les politiques et les plans régionaux, créer un fonds de soutien spécial pour les seniors… Tant de mesures proposées par l'Observatoire national des personnes âgées. Cette instance de prospection a dévoilé, mardi 15 octobre à Rabat, son premier rapport. Un état des lieux qui permet de mesurer la prépondérance de cette population ainsi que d'évaluer son accès aux différents services offerts sur le plan social et économique. Cette radioscopie vient en effet combler l'insuffisance d'informations liées au vieillissement de la population, dressant ainsi un panorama complet de la situation des plus de 3 millions de seniors vivant au Maroc. L'Observatoire consolide dans son premier rapport les chiffres d'un bon nombre de départements. Si certaines données ont été révélées antérieurement, de nouvelles sont venues compléter le tableau. On peut relever dans ce sens : 1.423 personnes âgées de plus de 60 ans incarcérées en 2018, 5.723 seniors bénéficiaires des services des établissements d'assistance sociale dont les maisons de retraites, 14% des personnes âgées bénéficient de l'assurance-maladie obligatoire et 30% bénéficient d'une retraite. Face à ces chiffres, l'Observatoire énumère une batterie de mesures à engager. Outre les recommandations précitées, l'Observatoire plaide pour le développement d'une stratégie qui améliorera la situation des personnes âgées. Il est également proposé de mettre en place une garantie financière sous forme de pension pour les seniors ne disposant pas de retraite. L'Observatoire recommande, entre autres, de développer des programmes de sensibilisation des familles à la manière de vivre avec les personnes âgées ainsi que de leur faciliter l'accès aux services de soins à domicile et aux services de proximité. La présentation du premier rapport de l'Observatoire national des personnes âgées marque, par ailleurs, la première sortie de Jamila El Moussali en tant que ministre de la famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social. Intervenant dans ce sens, la ministre a mis l'accent sur la nécessité de cerner les problématiques des personnes âgées. «Aborder les problématiques liées aux personnes âgées est une responsabilité commune et multidimensionnelle. Leur traitement nécessite une approche participative permettant d'identifier les attentes et priorités ainsi que de relever les défis posés à différents niveaux et ce en fonction des spécificités de chaque territoire», conclut-elle.