Un rapport d'analyse du potentiel de la branche industrielle des pâtes alimentaires vient d'être publié par le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie. L'étude dresse un bilan complet du secteur. Le couscous national est menacé chez lui ! C'est en tout cas ce qui découle d'une récente étude réalisée avec le soutien financier du programme MEDA de l'Union européenne, et qui se penche sur la situation générale de la branche pâtes alimentaires et couscous. Plusieurs intervenants ont participé à l'élaboration dudit rapport : l'Association Marocaine des Industries des Pâtes alimentaires et Couscous (AMIPAC), l'Agence nationale pour la Promotion de la Petite et moyenne Entreprise (ANPME) et la Fédération nationale de l'Agriculture et de l'Agro-Industrie (FENAGRI). Globalement, le rapport dresse les forces et les faiblesses que connaît le secteur. Concernant les apprivoisements, l'étude révèle que les semoules sont de bonne qualité mais le coût reste élevé ce qui réduit le potentiel de compétitivité des producteurs de pâtes. L'étude note aussi que malgré la petite taille des unités de production, celles-ci sont généralement modernes et performantes. Quant aux résultats d'exploitation des entreprises de la branche, ils restent insuffisants par apport aux capitaux immobilisés vu que la valeur ajoutée dans cette branche reste relativement faible. Sur un autre registre, l'étude souligne que l'ouverture des frontières marocaines aux pâtes alimentaires et aux couscous tunisiens, égyptiens et jordaniens constitue une véritable menace pour le secteur. En effet, les pâtes alimentaires et couscous marocains supportent un surcoût élevé au titre du soutien à la production des blés nationaux. Ce soutien se matérialise par une barrière tarifaire protectrice estimée à 20 % des prix de vente. Parallèlement, les produits des payes voisins, facturés aux conditions internationales, entreront en franchise de tous droits et taxes. La compétition sera donc déloyale, note l'étude. Dans ce cas, même la mise en œuvre d'une solution corrective ne va pas atténuer les dégâts. Les résultats des industriels fabricants de pâtes alimentaires et couscous seront irrémédiablement compromis. Ils perdront en outre des parts de marché et deviendront chaque jour plus vulnérables face aux concurrents étrangers. En tout état de cause, les concurrents tunisiens, égyptiens et jordaniens conquerront des parts du marché national sans grand effort. D'autre part, le rapport précise que l'élasticité de la demande nationale en matière de pâtes alimentaires est une véritable opportunité pour les entreprises marocaines. Dans tous les cas, l'offre officiellement répertoriée ne couvre pas la totalité de la demande en pâtes alimentaires et tout au plus de la demande en couscous. Ainsi, souligne le rapport, une meilleure connaissance de la consommation est nécessaire pour prendre les décisions appropriées. Une meilleure connaissance de la demande pourrait éclairer les entreprises sur les possibilités d'innovation dans les produits. Ainsi cela permettrait aux nouveaux produits nationaux d'apparaître sur les marchés européens. Ce qui constitue une opportunité pour élargir et mieux valoriser la pénétration des exportateurs marocains en Europe. Afin de participer à l'optimisation du potentiel du marché local et améliorer la rentabilité des entreprises, le rapport recommande une concentration des moyens et des efforts. Ainsi, le rapport insiste sur le fait que des actions d'ordre interne doivent êtres entreprises, en mettant en œuvre des investissements de mise à niveau autant que la formation complémentaire des personnels. D'autres actions doivent viser à favoriser l'augmentation du volume de la demande. Dans cette optique, le rapport recommande l'exploration des potentialités commerciales du marché et de la demande nationale et aussi la formalisation et la structuration les relations des professionnels avec les autorités, les associations, les partenaires et les institutions.