Officiellement, le débat sur le remaniement ministériel au sein de la majorité est à ses premiers stades. Officieusement, les négociations battent leur plein dans les coulisses. C'est le cas notamment au sein de la formation du chef de l'Exécutif. Saâd Dine Otmani sait qu'il aura déjà fort à faire devant les membres de son parti dans une mission qui parait pour le moins délicate. Et pour cause. Selon les statuts du parti, le secrétaire général, qui n'est autre que le chef de gouvernement, n'a pas le dernier mot seul pour le choix des ministrables au sein de la formation. Cela relève du conseil national du parti qui lui-même forme une commission spéciale, chargée de dresser une liste des ministrables à l'issue d'un vote. Le hic, c'est que cette commission prend en considération plusieurs critères. C'est d'autant plus vrai que la majorité des noms proposés lors de la formation du cabinet gouvernemental actuel l'a déjà été lors de la formation du gouvernement précédant. Une source au sein du parti rappelle, cependant, que le secrétariat général intervient après l'établissement de ladite liste pour le choix des noms à proposer. Soit. Mais le chef de gouvernement devra négocier avec les membres de son secrétariat général dominé par les ministres de son parti. Il devra également négocier avec les responsables du conseil national qui ont souvent adopté des positions plutôt différentes à la ligne prônée par Otmani. Il faut préciser que la dernière réunion du secrétariat général a été entièrement consacrée à la question du remaniement ministériel. Selon le secrétaire général adjoint du parti, les membres du secrétariat général n'ont pas abordé la question de la composition du parti ni les noms des ministrables car «ce débat est assez précoce». Selon la même source, il a été plutôt question de «l'architecture et les conditions d'atteindre plus d'efficacité». Il faut dire que le remaniement futur va probablement avoir un impact sur l'architecture actuelle du cabinet en place. Il semble également que l'on se dirige vers une équipe plus compacte. Des sources s'attendent à une accélération du processus pour être prêt dans les temps. Le remaniement doit avoir lieu avec la rentrée politique qui coincide traditionnellement avec l'ouverture de la session parlementaire de l'automne dont la date est fixée par la Constitution du pays au deuxième vendredi du mois d'octobre. Des réunions ont déjà eu lieu entre le chef de gouvernement et les autres secrétaires généraux des partis formant la majorité parlementaire. La teneur des négociations n'a pas été dévoilée mais tout porte à croire que le numéro un du gouvernement a demandé une liste des ministrables dans chaque parti selon les critères déterminés par le discours royal adressé à la Nation à l'occasion de la Fête du Trône (voir encadré Page 5). D'autres réunions pourraient avoir lieu dans les prochains jours. Au sein du PJD, la prochaine réunion du sécrétariat général sera décisive. Des sources affirment qu'il sera probablement question de la tenue ou pas d'une session du conseil national du parti avant le remaniement.