Le dernier Conseil de gouvernement a été consacré, en grande partie, à la question du Sahara. Des rencontres entre Driss Jettou et les représentants des partis politiques ont eu lieu sur ce sujet. La question du Sahara marocain est appelée à connaître, dans les jours qui viennent, un débat au sein du Conseil de Sécurité, notamment à la lumière des dernières propositions faites à ce sujet par James Baker, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara et auxquelles le Maroc et les séparatistes du Polisario doivent apporter des réponses avant la fin du mois courant. Dans cette optique, à l'issue de sa dernière réunion, tenu, jeudi 6 mars, sous la présidence du Premier ministre, Driss Jettou, le Conseil de gouvernement a réaffirmé la disposition du Maroc à poursuivre sa coopération avec l'ONU pour une solution politique de la question du Sahara, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume. Dans une déclaration à la presse à l'issue de ce conseil, Saâd Alami, ministre chargé des relations avec le Parlement, a indiqué que le Conseil, qui a examiné les dernières propositions de James Baker « a réitéré la disposition du Maroc à poursuivre sa coopération avec l'ONU et son attachement à la légalité internationale, dans le cadre du respect de la souveraineté nationale et de l'unité territoriale du Royaume ». Dans le même ordre, il a été rapporté qu'au cours de ce conseil, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taïb Fassi Fihri a exposé « en particulier les derniers développements qu'a connus notre cause nationale première aux Nations Unies et les efforts déployés au niveau de l'ONU dans le cadre de la recherche d'une solution politique qui mette fin définitivement à ce conflit ». Selon plusieurs sources concordantes, ces développements concernent, en particulier, les nouvelles suggestions se rapportant aux négociations politiques entre le Maroc et les Séparatistes, notamment au sujet des prérogatives de l'instance exécutive conçue pour la gestion des provinces sahariennes marocaines, durant une période transitoire qui peut aller de quatre années à cinq et l'arrêt des critères définitifs pour le corps électoral devant participer à un éventuel référendum. Ainsi, conformément à la politique globale poursuivie dans ce domaine, des rencontres ont eu lieu, récemment, entre le Premier ministre Driss Jettou et les dirigeants des partis politiques, notamment avec les partis de la majorité avant le Conseil du jeudi, et les formations de l'opposition, vendredi dernier. Bien entendu, devant la gravité de la question pour le devenir du Maroc et de la région maghrébine, les chefs des partis politiques restent avares en termes de communication tant que la version officielle et définitive n'a pas été révélée à l'opinion internationale ; et ce, en dépit de la sortie médiatique de Saâd-Eddine Outhmani, secrétaire général adjoint du Parti de la justice et du développement (PJD), qui a fait état, sur les colonnes d'Asharq Al-Awsat, de deux remarques faites par son parti en ce qui concerne la gestion de ce dossier. La première portant sur l'attachement du Maroc à sa souveraineté territoriale et nationale, mais sans rejet systématique de l'option de négociations politiques présentée par M. Baker concernant l'accord-cadre, ou ce qu'il convient d'appeler «troisième voie». La seconde remarque a touché à la gestion gouvernementale des provinces marocaines sahariennes. Mais sur le fond et les détails, la pénurie médiatique, aussi bien de la part du Maroc que du côté algérien, est de mise. Raisons d'Etats obligent.