Réunies au Ghana, les différentes parties ivoiriennes sont parvenues samedi à un accord sur le futur gouvernement du pays, malgré la reprise des combats dans l'Ouest. Samedi, lors d'une ultime réunion organisée pour sortir la Côte d'Ivoire de l'impasse, les sept partis politiques et trois groupes rebelles du pays se sont finalement mis d'accord sur le nouvel exécutif de «réconciliation». Depuis Accra, la capitale du Ghana médiateur dans la crise, ils ont décidé que le gouvernement tant attendu serait formé le 14 mars au plus tard. Ce dernier a entraîné la création d'un « Conseil de sécurité » de 15 membres, chargé de résoudre la question des ministères de la Défense et de l'Intérieur en remettant une liste de dix candidats au président Laurent Gbagbo. Cette nouvelle donne laisse d'ailleurs entendre que les rebelles du MPCI ont cédé aux pressions et renoncé aux deux portefeuilles qu'ils réclamaient depuis les accords de Marcoussis, signés le 24 janvier dernier en France. Le plan d'Accra stipule aussi que le dirigeant ivoirien délèguera une partie de ses pouvoirs au gouvernement et à son Premier ministre Seydou Diarra, comme prévu d'ailleurs lors de la table ronde parisienne. Cet exécutif d'Union nationale -qui devra assurer la transition jusqu'à l'élection présidentielle de 2005- doit comprendre 39 ministres, répartis «équitablement» entre les formations politiques et les trois groupes de la rébellion. Si l'accord d'Accra représente une sortie de crise crédible pour la Côte d'Ivoire, il n'en reste pas moins fragilisé par les tensions et la situation d'anarchie qui perdurent dans plusieurs régions du pays, l'Ouest en particulier. Depuis vendredi, plusieurs affrontements sporadiques y ont été constatés entre rebelles et forces loyalistes. Les troupes françaises toujours stationnées sur place ont elles-mêmes essuyé des attaques à l'arme automatique samedi, près de Guessabo. Deux soldats ont été légèrement blessés dans ces heurts. Plusieurs civils en fuite ont quant à eux fait état de violences perpétrées par des hommes armés, des rebelles mais aussi des mercenaires libériens et autres milices qui se livrent fréquemment à des exactions.