L'artiste est décédé dimanche Il ne suffisait que de quelques jours de maladie pour que le destin soit plus fort que lui ! Alors que la nouvelle du rétablissement de l'éminent artiste, Hassan Mégri, était assez attendue, celle de son départ vers l'au-delà, dimanche matin, ne l'était pas. La volonté divine en voulait autrement. De son vivant, il affichait constamment un air juvénile malgré l'avance prise en âge et la maladie, notamment les problèmes de tension qu'il arrivait à surmonter. Sa musique, elle, retentira à tout jamais dans les tréfonds des fans du défunt chanteur. Qui de la génération des années 70 et 80 oublierait ses propres chansons ou celles interprétées avec ses frères ? Mieux encore, qui oublierait les simples rencontres avec l'artiste dans les alentours de son quartier Les Oudayas ? Il suffisait de le croiser pour fredonner au fond de soi l'une de ses œuvres. En fait, l'artiste, décédé à 77 ans, compte à son actif un grand nombre de compositions et de chansons qu'il a conçues tout au long d'une carrière de plus de 50 ans. Entre les années du démarrage de sa carrière et celle du décès, l'artiste a lancé plusieurs œuvres. Il a, entre autres, sorti «Galouli n'saha» (On m'a demandé de l'oublier), «Sabbar» (Patient) et «Bouyout Ennas» (Chez les gens). Il a interprété d'autres chansons de ses frères dont «Lili touil» (Ma nuit est longue), ou avec eux comme «Essamra» (La brune) et «Chaaltiha Nar» (Tu as mis le feu) entre autres. Ses collaborations ne sont pas l'apanage de sa fratrie. Le défunt, qui est monté sur scène avec sa sœur Jalila, a même fait la musique des chansons de son fils, Nasr, avec qui il a interprété «Ana Chkoun» (Qui suis-je ?) et s'est produit au Festival Mawazine. Et ce n'est pas tout ! Hassan Mégri était de son vivant un homme de culture également. Il s'est même lancé en peinture et calligraphie iconographique persane. Le défunt artiste était aussi actif. Il a d'ailleurs fondé le Comité national de la musique. Un parcours qui lui a valu d'être distingué d'une médaille d'or décernée par l'Académie «Arts-Sciences-Lettres» de Paris et de la «World medal of freedom» offerte par The American Biographical Institute. L'artiste a également été consacré avec ses frères «Mégri» à L'Olympia à Paris (1976). Il a de plus raflé le disque d'or (Philips) et le prix du «Rabab d'Or» (2003) octroyé aux grandes stars du monde arabe, sous le parrainage du Conseil international de musique – Unesco. Des récompenses qui doivent faire la fierté du défunt et de sa famille qui ne l'oubliera jamais. Adieu l'artiste !