Les managers recourent de plus en plus au coaching. Mouslime Kabbaj, Président du conseil scientifique de l'institut IS-Force, fait le point sur cette nouvelle démarche visant à augmenter les résultats et la motivation des chefs d'entreprises et des directeurs des organismes publics. Il explique, également, les outils et le potentiel de cette technique qui a fait ses preuves aux USA et en Europe. ALM : De plus en plus, les directions de ressources humaines font appel aux services de coaching. En quoi consiste cette démarche d'accompagnement en vogue actuellement au Maroc ? Mouslime Kabbaj : Le coaching est un accompagnement d'une personne ou d'un groupe dans un développement professionnel et pour un épanouissement personnel. Les intervenants peuvent coacher aussi bien les relations dans une entreprise, les équipes qu'une personne. Concrètement, il s'agit d'une démarche qui permettra de pousser le bénéficiaire du coaching à clarifier et déterminer ses objectifs pour pouvoir trouver une solution à une situation liée à la gestion de son entreprise ou son équipe. D'ailleurs, les managers et les cadres recourent généralement à cette technique pour résoudre un conflit, dépasser des blocages de management, ou rechercher de nouveaux talents. Cet accompagnement se caractérise par l'émergence des solutions propres à la personne ou à l'équipe par la mise en place d'actions concrètes. C'est aussi un moyen, de plus en plus utilisé, pour aider une personne à mieux gérer son équipe et asseoir son leadership... L'intérêt du coaching est donc de pouvoir aider, ceux qui y font appel, à générer eux-même leurs propres solutions. C'est une sorte de maïeutique des talents des managers. Les politiciens font aussi appel au coaching pour mieux communiquer avec les médias, parler en public et être plus authentique. Quel est l'état des lieux du coaching au Maroc ? Actuellement, à ma connaissance, seuls trois cabinets offrent des programmes d'accompagnement en coaching. Il s'agit de Convergence Conseil, Maroc Devenir, et IS-Force. Il y a aussi des coaches free-lance. Le recours à cette technique au Maroc est encore en phase de balbutiement. Mais, de plus en plus de managers d'organismes publics et privés font appel aux services d‘institutions pour dispenser des séances de coaching à leurs managers. Pour mener à bien sa mission, le coach recourt à plusieurs techniques. Quels sont les outils d'accompagnement les plus utilisés ? Pour pouvoir accomplir sa tâche, le coach peut faire appel à plusieurs outils en vue de diagnostiquer et d'encadrer la personne coachée, telles que le MBTI, la programmation neurolinguistique (PNL), l'analyse transactionnelle, la psychologie, la thérapie Gestalt, l'énneagramme… Généralement, le coaching exige une moyenne de 12 séances dont la durée moyenne est de deux heures. En outre, le coaching dépend non seulement de l'usage des techniques mais dans une très large mesure de l'expérience du coach. Je m'explique, pour pouvoir coacher, il faut au préalable disposer d'une expérience riche et diversifiée et avoir beaucoup de recul afin d'être en mesure d'accompagner les personnes coachées. Vous ne pouvez pas coacher des managers si vous n'avez pas été managé vous-même. Il faut par ailleurs posséder une intelligence émotionnelle très forte, notamment l'empathie et l'écoute, comprendre la logique, les aspects émotionnels, tout en restant orienté vers le résultat : faire avancer la personne en face. Encore embryonnaire au Maroc, quel est le potentiel de développement du recours au coaching pour accompagner les managers et les entreprises ? A l'instar de l'expérience américaine et française, le recours au coaching comme démarche de développement personnel et professionnel connaîtra un développement important au Maroc dans les années à venir. Ce potentiel découle notamment du fait que nos managers sont amenés à gérer beaucoup de contraintes liées à la transition politique et économique que connaît notre pays, faire face à la globalisation, aux besoins de compétitivité, etc… Le coaching couplée à de la formation continue est aussi une réponse pour les décideurs en vue de réfléchir davantage comme se rehausser davantage et plus rapidement vers les standards internationaux en matière de management et de leadership.