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L'opposition irakienne se positionne dans le desordre
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 03 - 2003

Elle veut avoir le dernier mot dans l'Irak de l'après Saddam Hussein. Les Kurdes ne veulent pas de militaires turcs sur le territoire autonome.
L'opposition irakienne se rebiffe. Sa conférence qui s'est terminée le week-end au Kurdistan irakien annonce bien des surprises aux Américains. Une vive hostilité aux plans de l'Administration Bush s'est faite jour, autant pour la guerre programmée que pour l'après Saddam Hussein.
Le blocage est tel qu'aucune déclaration commune, aux différentes factions irakiennes, n'a réuni le moëre consensus. Les participants ont donc été obligés de se rabattre sur un communiqué commun masquant les critiques à l'égard de l'encombrant voisin du Nord, la Turquie. En outre, les réserves concernant l'Administration militaire américaine de l'Irak, bien que ne figurant pas dans ce communiqué, sont bien présentes dans tous les esprits.
Les opposants kurdes en particulier n'ont pas mâché leur mot pour s'élever contre les projets américains de faire entrer l'armée turque au Kurdistan irakien : « Même si les troupes turques sont sous commandement américain, ce ne serait pas acceptable pour nous », a déclaré Massoud Barazani, chef du Parti démocratique du Kurdistan ( PDK). « Les Américains sont parfaitement conscients de notre position (…) et le Peuple kurde se soulèvera pour faire face à tout complot » », a-t-il ajouté.
Le seul acquis des 54 représentants des différentes factions de l'opposition irakienne s'est limité à l'entente sur la nomination d'un Conseil dirigeant de six membres et sur la formation de 14 commissions spéciales, destinées à « empêcher l'apparition d'un vide politique, administratif et sécuritaire », après la chute du régime de Saddam Hussein.
Mais, même à ce niveau, il y a problème. Massoud Barazani a qualifié la direction de six membres de « Conseil présidentiel », tandis que le délégué chiite Abdelaziz Al Hakim, de l'Assemblée suprême de la Révolution islamique en Irak (ASRII), considère qu'elle constitue le pouvoir légal de l'après Saddam Hussein et serait donc « responsable de combler le vide politique en Irak ».
La Turquie craint que les Kurdes n'optent pour leur indépendance au lendemain de la guerre, à la suite de la désintégration du pouvoir central irakien et ne se retourne contre elle, à travers les Kurdes du PKK de Turquie, dont le leader est toujours en prison après sa condamnation à mort. Les craintes de démembrement de l'Irak de l'après Saddam Hussein viennent de la complexité de la mosaïque de groupes ethniques qui la forme depuis sa création. C'est pourquoi, les Kurdes craignent aussi qu'une intervention de l'armée turque ne se transforme en occupation de leur territoire autonome.


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