Les ménages contribuent à hauteur de 50% aux dépenses sanitaires La Conférence nationale sur le financement de la santé s'est tenue les 18 et 19 juin à Rabat. Cette manifestation de haut niveau qui a rassemblé plus de 200 participants a pour objectif d'établir un nouveau modèle de financement pour la couverture sanitaire universelle. Le Maroc consacre 6% de son PIB au secteur de la santé. La contribution de l'Etat, à travers les recettes fiscales, représente le quart des dépenses sanitaires et 22% sont financées par l'assurance-maladie. Le financement de la santé au Maroc se retrouve confronté à de nombreux défis, notamment une forte contribution des ménages (50,7%) à la prise en charge des soins. «La forte contribution des ménages à la prise en charge des soins constitue un lourd fardeau, notamment pour la population vulnérable», a indiqué le ministre de la santé. La transition du système de santé doit faire face au double phénomène de vieillissement de la population et de l'exacerbation des maladies chroniques. Ainsi, comme l'a souligné le ministre, «l'espérance de vie à 75 ans et la prévalence élevée des maladies chroniques (10,6% des diabétiques et 29,3% des hypertendus) sont des indicateurs pertinents pour illustrer cette lourde tendance». S'agissant du taux de couverture médicale, la généralisation du Ramed a contribué à l'amélioration de ce taux pour atteindre 62% de la population marocaine. Cela dit, ce taux reste faible par comparaison à de nombreux pays. Le Maroc espère atteindre un taux de couverture de 90%, tout en assurant, à la fois, une meilleure accessibilité et une qualité des soins optimale. L'extension de l'assurance-maladie aux travailleurs non-salariés, qui représentent 33% de la population, constitue une étape décisive vers l'atteinte de la couverture sanitaire universelle. Enfin, il est à noter que le budget de la santé a connu une évolution constante, en passant de 11,88 milliards DH en 2012 à 16,33 MMDH en 2019. Les subventions allouées aux établissements publics et hôpitaux organisés en Segma (Services de l'Etat gérés de manière autonome) ont atteint 3,3 MMDH. S'y ajoutent les montants additionnels mobilisés pour accompagner la mise en œuvre du régime d'assistance médicale Ramed (près de 9 MMDH depuis 2007).