Développer des zones urbanistiques nouvelles, revoir le dispositif encourageant l'investissement dans le secteur de la promotion immobilière et révision de la liste des logements pouvant bénéficier du soutien public… il s'agit là des principales orientations du plan de relance du secteur de l'habitat au Maroc. Le département de tutelle se penche actuellement sur une refonte du secteur. Une révision menée en concertation avec l'ensemble des parties prenantes pour dynamiser l'offre et répondre au besoin pressant en termes de logement. Pour ce faire, 10 orientations ont été définies. Citons entre autres la mise en œuvre d'approches locales dans l'optique d'assurer une offre adaptée aux spécificités des régions, notamment en termes de coût. Cette offre devrait se structurer autour d'une approche territoriale conforme aux schémas directeurs et des plans d'aménagement urbains. Le dispositif de relance s'appuiera par ailleurs sur une vision urbanistique dynamique et anticipative axée sur l'amélioration de la qualité de logements, notamment à travers le lancement de programme de logements visant le renforcement de la mixité sociale, d'un programme national pour l'habitat participatif et solidaire ainsi que d'un programme de référence des petits projets. L'aspect écologique et la lutte contre l'expansion urbaine devraient également être intégrés dans cette nouvelle configuration. Le futur de l'habitat au Maroc dépend, entre autres, de la présentation d'une offre de logement accessible, de la lutte préventive contre l'habitat non structuré ainsi que d'un bon ciblage des bénéficiaires du soutien public. Parallèlement aux ambitions de la tutelle, les professionnels ont pour leur part dévoilé leur propre vision pour booster le secteur à moyen et long termes. Les promoteurs dans leur dernier mémorandum ont tracé les contours d'un marché dynamique et prospère. La relance de l'immobilier, telle qu'elle est pensée par les professionnels, représentés par la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), devrait passer par le déploiement de mécanismes innovants, notamment via la mise en place d'aides à l'accès à la propriété. La vision des professionnels prône une diversité d'approches et de production. Le but étant de lutter contre les dysfonctionnements existants, notamment l'absence de concertation au niveau des plans d'aménagement. Les professionnels recommandent, par ailleurs, l'élargissement de la convention public-privé, la digitalisation des procédures, la mise en place d'un guichet unique pour les autorisations administratives ainsi que la création d'un observatoire de l'immobilier permettant de fournir des statistiques fiables et anticiper les évolutions du secteur. Le financement est également un levier de relance pour le secteur. Les promoteurs incitent dans ce sens les banques à répercuter sur les clients la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib. Ainsi, les taux d'intérêt de crédits immobiliers devraient être réduits ou éventuellement des taux zéro appliqués pour les premières acquisitions. Il est proposé, dans ce sens, une déduction des intérêts de prêts logement pour les salariés et ce dans la limite de 30% du revenu brut imposable contre 10% proposés actuellement. De même, les conditions d'octroi de crédits aux acquéreurs devraient s'assouplir, notamment à travers la révision des critères de scoring appliqués par les banques. Les promoteurs proposent, en outre, d'élargir les bénéficiaires des fonds de garantie du Fogalef dédié aux enseignants et Fogaloge aux fonctionnaires et d'autres cibles telles que les jeunes de moins de 35 ans et les commerçants. La nécessité étant d'inciter les autres banques à adhérer à ce mécanisme ou leur imposer un pourcentage donné du total des crédits accordés à l'économie. Pour encourager la demande étrangère, les professionnels proposent la vente de logements dédiés, en résidence principale ou secondaire, à cette clientèle principalement à Marrakech, Agadir et Tanger.