Lundi prochain, les joueurs proposeront chacun un médiateur, et un calendrier sera fixé. Ils auront jusqu'au 7 mars pour se mettre d'accord. On connaît les joueurs : Canal +, TPS et la Ligue du football professionnel (LFP). On connaît l'enjeu : les droits télé de la première division de foot pour 2004 à 2007. Ne reste désormais plus qu'à connaître l'arbitre du match. Vendredi, la Cour d'appel de Paris avait proposé une médiation. Canal +, TPS et la LFP ont donné leur accord, hier. Lundi prochain, les joueurs proposeront chacun un médiateur, et un calendrier sera fixé. Ils auront jusqu'au 7 mars pour se mettre d'accord. C'est le président de la Cour d'appel de Paris, Alain Lacabarats, un spécialiste du droit du sport, qui choisira le ou les arbitres (il peut également imposer les siens) chargés de trancher le conflit qui oppose les belligérants depuis le 14 décembre. Ce jour-là, la LFP a annoncé qu'elle attribuait l'exclusivité des droits télé de la L1 à Canal + en échange de 480 millions d'euros par an. La somme que la chaîne cryptée met sur la table est énorme. Mais pouvait-elle faire autrement ? Si elle n'est pas sûre de s'attirer de nouveaux abonnés, elle stoppe au moins l'hémorragie. Et, surtout, elle promet le rival TPS à une mort quasi certaine à plus ou moins long terme. Sauf que TPS, dont Patrick Le Lay, patron de TF1, tire les ficelles, hurle au coup fourré, porte plainte devant le Conseil de la concurrence et obtient, le 23 janvier, gain de cause. Le Conseil de la concurrence gèle l'attribution des droits de la L1 à Canal +, soulignant le caractère opaque de l'appel d'offres lancé par la Ligue ainsi que les liens financiers qui unissent la chaîne cryptée aux plus grands clubs de foot français. Aussitôt, Canal + puis la LFP font appel de la décision du Conseil de la concurrence, un appel examiné vendredi et qui a conduit à la proposition de médiation acceptée par tous, hier. Même si on n'avait plus l'habitude de voir Canal +, la LFP et TPS sur la même longueur d'onde, ce oui unanime à la médiation n'est guère étonnant. De la part de TPS, bien sûr, mais aussi de la LFP qui doit rendre des comptes aux clubs et n'a pas intérêt à faire traîner l'affaire. Elle serait aujourd'hui prête à partager les droits entre les deux groupes. Pour Canal +, jusque-là sur une position dure, il s'agit là d'un premier pas vers une solution à l'amiable, même si le groupe refuse de voir assimiler son consentement à une reculade. Son communiqué précise d'ailleurs qu'il ne s'agit pas là d'«une renonciation par Canal + à l'action entamée devant la Cour d'appel concernant les droits de diffusion exclusifs qui lui ont été attribués par le conseil d'administration de la Ligue le 14 décembre». Mais, même si Canal + fait mine de s'accrocher à cette décision, aujourd'hui au sein de la chaîne, personne n'est dupe : «Tout est joué depuis un moment, explique un cadre, on va vers une répartition du foot à peu près similaire à l'actuelle», soit un gros bout pour Canal +, et un plus petit pour TPS. • Libération (France)