Une délégation du MPCI s'est entretenue lundi soir avec le Président burkinabé Blaise Compaoré dans le cadre de la tournée régionale du mouvement rebelle qui plaide pour l'application des accords de Marcoussis. Le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire a décidé de faire l'impossible pour que les accords de Marcoussis soient appliqués. La semaine dernière, le groupe rebelle avait même menacé de reprendre les armes si le Président Gbagbo ne respectait pas ses engagements pris en France le 24 janvier. Ni les consultations que son secrétaire général, Guillaume Soro a eues vendredi avec le nouveau Premier ministre Diarra, ni celles que ses délégués mènent actuellement avec la CEDEAO et les dirigeants des pays voisins, n'ont cependant fait évoluer la situation. Les rebelles continuent de réclamer les ministères stratégiques de la Défense et de l'Intérieur dans le nouvel Exécutif d'union nationale. Selon eux, il s'agit d'ailleurs d'un accord moral que Laurent Gbagbo lui-même aurait passé avec eux dans le cadre des accords de Marcoussis. «Une base de travail» avait rétorqué le 7 février le chef d'Etat, mettant ainsi un terme à leur application. «Nous nous sommes inscrits désormais dans la voie politique pour trouver une solution négociée à la crise, nous allons continuer de faire le tour des capitales pour chercher la paix, la réconciliation en Côte d'Ivoire » a déclaré lundi soir M. Soro à la suite de sa rencontre avec le Président burkinabé, mis en cause par son homologue ivoirien et ses partisans dans la crise actuelle du pays. «Les armes se sont imposées à nous pour essayer de rééquilibrer les choses, pour réimposer la démocratie, la justice et l'égalité», a ajouté le secrétaire du MPCI, tout en «présentant des excuses au peuple burkinabé pour les exactions » que ses ressortissants ont subies depuis le soulèvement de du 19 septembre. Si M. Soro a concédé lundi que la voie militaire avait «atteint ses limites», il lui reste un autre défi : «faire en sorte que M. Gbagbo accepte d'appliquer intégralement l'esprit et la lettre des accords de Marcoussis». Pour cela, le MPCI dit s'en remettre une nouvelle fois à Paris et au sommet France-Afrique de jeudi et vendredi, auquel le Président ivoirien ne participera pas…