Nous sommes dans un douar de la commune rurale Imindounit relevant de la province de Chichaoua, dans la région de Marrakech-Safi. Cette mère de famille se rend tôt le matin chez les gendarmes de Mejjat pour porter plainte contre son époux. Elle l'accuse de la tromper avec une autre femme. La plainte est prise au sérieux et les investigations commencent. Les enquêteurs convoquent aussitôt le mari, âgé de quarante-cinq ans. Celui-ci avoue sans détour qu'il entretient une relation avec une autre femme, mais tout ce qu'il y a de plus légal. Comment cela ? Tout simplement, il affirme que c'est sa femme. La plaignante se tient debout, n'en croyant pas ses oreilles. Elle n'a jamais autorisé son mari à se remarier comme le stipule le code de la famille. Comment a-t-il procédé alors pour se marier avec une seconde femme ? Les investigations ont permis aux enquêteurs de savoir que son mari avait remis au juge de la famille un certificat de fiançailles qu'il avait reçu des autorités locales à Temara. Mais qui l'a aidé à se procurer ce document ? Suspectant une corruption les enquêteurs ont poussé les investigations un peu plus loin. L'enquête a révélé qu'aucun fonctionnaire ne l'a aidé contre un pot-de-vin. En fait, il a profité d'un acte de divorce qu'il s'est procuré après avoir répudié la première femme qu'il avait épousée pour le remettre à l'autorité locale de Temara et recevoir le certificat de fiançailles. Pire encore, la plaignante a affirmé aux enquêteurs qu'elle ne savait pas qu'il était marié avant elle, ni qu'il a contracté un nouveau mariage. Suite à ses aveux, le mari a été maintenu en garde à vue avant d'être traduit, samedi dernier, devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance d'Imintanout qui l'a maintenu en détention préventive afin de le présenter, en état d'arrestation, devant la chambre correctionnelle.