La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, qui statue dans l'affaire de « la cellule dormante d'Al Qaïda », devrait interroger, vendredi, une vingtaine de témoins, avant de donner le feu vert au réquisitoire du ministère public et aux plaidoiries de la défense. «J'étais en Afghanistan avec mon mari Jaber Aouad Al Assiri durant pas plus de quinze jours…Une fois les bombardements américains commencés, j'étais obligée de retourner à mon pays via le Pakistan et l'Arabie saoudite…», a déclaré Naïma Haroune lors de la deuxième audience réservée, mercredi, par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca aux interrogatoires des mis en cause impliqués dans l'affaire de «la cellule dormante d'Al Qaïda». Naïma Haroune a assuré à la Cour: «Je savais que mon mari est un prêcheur et imam d'une mosquée en Afghanistan…». Elle a précisé que son ami, Zouhaïr Hilal, est arrivé au Maroc pour le mariage et «Je lui ai choisi Bahija Haydour…», a –t-elle affirmé. Elle a ajouté qu'Al Ghamidi s'est présenté pour demander sa sœur, Fatiha, au mariage. Mais, ils ne sont pas arrivés à une entente. Bahija Haydour a affirmé que son mariage avec Zouhaïr Tabiti est légal. Ce dernier s'est présenté à sa famille en tant que commerçant, pour l'informer par la suite qu'il est“Moujahid“, explique-t-elle. Elle a précisé qu'ils se sont rendus à Casablanca (puisqu'elle habite à Rabat), Nador et Fnideq. «C'est mon beau-frère, Abdelmajid El Gareh, qui nous a proposé d'y aller pour que mon mari puisse rencontrer des commerçants de tissus…», a –t-elle expliqué. Zouhaïr Tabiti « se comportait normalement et sans me mettre la puce à l'oreille…» a t-elle affirmé. Effectivement, son mari avait une valise et une sacoche. «Je ne les ai pas ouvertes…Seulement quand j'ai touché la sacoche et j'ai palpé quelque chose qui ressemble à des bouteilles…», explique-t-elle. Bahija Haydour qui répondait à haute voix et sans hésitation a précisé à la Cour qu'elle a demandé à sa sœur, Houraya, de prendre la valise et la sacoche afin de les incinérer. Elle lui a livré, à ce propos, un billet de deux cents dirhams, ajoute-t-elle. Houraya Haydour n'a pas nié cet incident d'incinération de la valise et de la sacoche. Elle a précisé qu'elle ignorait leur contenu. «Mais je les ai dissimulés avant de les incinérer, après la prière d'Al-Îcha, près du quartier Annakhil, à Rabat… J'ai acheté d'abord deux litres d'essence après avoir reçu deux cents dirhams de ma sœur, Bahija…», a-t-elle affirmé devant la Cour. Le policier de l'aéroport Mohammed V, Abdellah Âbide, poursuivi pour corruption, a nié avoir reçu un billet de deux cents dirhams de Jaber Aouad Al Assiri pour lui faciliter le passage de son épouse marocaine, Naïma Haroune. «Nous avons des instructions faisant état de ne pas déranger les touristes venant des pays de Golfe accompagnés de leurs femmes voilées…», a-t-il affirmé à la Cour. Le policier, qui a expliqué à la Cour que n'importe quel autre policier ne peut entreprendre que les démarches qu'il avait effectuées, a ajouté : «Le passeport de son épouse était authentique». A ce propos, le Saoudien Jaber Al Assiri avait déclaré lors de l'audience du mardi qu'il avait falsifié le passeport de son épouse saoudienne en mettant la photo d'identité de son épouse marocaine. A l'instar des trois Saoudiens, Zouhaïr Tabiti, Jaber Al Assiri et Abdellah Al Ghamisi et des trois Marocains, les deux frères Nadiri, Mohamed et Hicham ainsi que Mohamed Mafamane, les trois femmes précitées ont avancé devant la Cour avoir été torturées au point qu'elles ont signé sans le savoir le contenu des procès de leurs auditions. Avant la levée de l'audience pour être reprise vendredi, la Cour a exposé devant Zouhaïr Tabiti le reste des cendres et des produits chimiques que les enquêteurs auraient saisis chez lui. Mais, ce dernier a nié en avoir eu dans sa valise et sa sacoche.