Développement de nouveaux produits, renforcement de positionnement, élargissement de la cible Les ambitions sont grandes pour les opérateurs de la finance participative. 2019 devrait marquer un nouvel élan pour cette industrie financière ayant démarré en 2017. A la veille des clôtures des comptes, 3 dirigeants de trois importantes banques participatives de la place se sont livrés à ALM pour partager leurs attentes et dévoiler leurs plans d'action. Il s'agit de BTI bank, d'Umnia Bank et Bank Assafa. Des entités qui ont réussi à s'affirmer dans cette sphère et qui opèrent conjointement à compléter la palette des produits proposés à la clientèle de la finance participative. Des aspirations qui se consolident par les réalisations atteintes durant 2018. Certes, les chiffres définitifs de cet exercice sont toujours en cours de traitement, mais ce qui a été révélé par le gouverneur de la banque centrale lors de son dernier conseil réconforte les opérateurs. Le réseau a atteint 95 agences à fin octobre 2018 ( y compris les fenêtres) contre 44 agences en décembre 2017. Le nombre de comptes ouverts a atteint 52.000 à fin octobre 2018 contre 27.000 en décembre 2017. Les dépôts à vue ont grimpé à 1,32 milliard de dirhams au titre des 10 premiers mois de l'année 2018 contre 510 millions DH en décembre 2017. Quant au financement (Mourabaha immobilière et auto) il est passé de 159 millions de dirhams fin 2017 à 3,61 milliards de dirhams à fin octobre 2018. Des chiffres qui démontrent l'engouement des Marocains pour ces nouveaux services bancaires, qui sont venus renforcer l'inclusion financière du pays. «Les performances des banques participatives durant l'année 2018 nous permettent d'entamer l'année 2019 avec beaucoup d'optimisme et d'enthousiasme quant aux performances possibles et la valeur ajoutée certaine que les banques participatives peuvent apporter sur le marché financier», nous confie Mohammed Maarouf, directeur général de BTI Bank. Un avis partagé par son confrère d'Umnia Bank qui pour sa part plaide davantage pour une complémentarité de l'écosystème de la finance participative. «C'est de notre devoir moral collectif de renforcer l'écosystème de la finance participative. C'est un secteur très demandé par les Marocains, d'où la nécessité de mettre en place l'infrastructure nécessaire pour répondre à ce besoin», apprend-on de Adnane El Gueddari, directeur général d'Umnia Bank. En effet, les nouvelles entités devraient élargir leurs offres de service à travers le lancement de nouveaux produits conçus conjointement par les opérateurs, le GPBM et le Conseil supérieur des ouléma. Les produits les plus attendus cette année sont les comptes d'investissement chariatique, Ijara istisnaa, Moudaraba, Moucharaka, Salam et Moussawama. Les urgences diffèrent mais les trois responsables interrogés ont été unanimes sur une seule priorité : le lancement de l'assurance Takaful. Le flou persiste autour du démarrage de ce produit mais ne décourage nullement les professionnels à élargir leur cible clientèle et à développer leurs activités. De même, si l'on veut attribuer un titre à l'exercice 2019, il devrait être «affirmation». Se référant aux opérateurs, 2019 est une année décisive pour lever tout amalgame autour de l'autonomie des banques participatives. «Nous devons inscrire dans la mémoire des gens que les banques participatives sont des entités à part entière dotées de leurs propres moyens de paiement et de ressources et non pas des sociétés de financement, tel que la plupart des gens l'imaginent», précise, quant à lui, Youssef El Baghdadi, directeur général de Bank Assafa. Tour d'horizon des principales résolutions d'Umnia Bank, BTI Bank et Bank Assafa.