On vous l'a souvent répété, la gestion du sport est souvent calquée sur celle de la politique. D'où une irrationalité ambiante qui ne surprend personne, puisque la politique est un exercice à géométrie variable. Outre le lobbying, le clientélisme, la pression et l'interventionnisme, le sport retient aussi du politique la gestion du provisoire. On vous l'a souvent répété, la gestion du sport est souvent calquée sur celle de la politique. D'où une irrationalité ambiante qui ne surprend personne, puisque la politique est un exercice à géométrie variable. Outre le lobbying, le clientélisme, la pression et l'interventionnisme, le sport retient aussi du politique la gestion du provisoire. Pour se débarrasser d'un problème épineux, les politiques s'ingénient à multiplier la constitution des commissions qui s'empêtrent dans la bureaucratie et finissent souvent dans l'oubli. En sport, la vogue est de créer des comités provisoires pour remplacer des fédérations dissoutes. Depuis deux décennies et à chaque fois qu'une discipline est en crise, le ministère de tutelle résout le problème en appliquant l'article 22. La fédération est dissoute, le comité provisoire est constitué et la crise est ainsi étalée dans le temps et atténuée psychologiquement. Concrètement elle s'empire de jour en jour surtout quand le provisoire comme cela est le cas pour l'athlétisme et comme il le fut pour le football et le cyclisme. C'est cette gestion de l'attentisme qui a mené notre sport là, où il est aujourd'hui, dans un profond gouffre. D'autant plus que le comité national olympique marocain (CNOM) qui est censé réguler tout notre sport vit aussi dans le provisoire depuis 1994. le CNOM n'a plus tenu son assemblée générale et ne se réunit même pas en période de crise comme celle que vit notre sport aujourd'hui. C'est que cette instance n'existe que par nécessité pour rester dans le sillage symbolique du comité olympique international (CIO).Autrement le CNOM ne remplit pas plus sa fonction tant qu'il ne revienne pas à la légalité en tenant son assemblée générale. C'est dire que le virus du provisoire s'est propagé à toutes les instances de notre sport y compris le ministère de tutelle qui a été dissous par le gouvernement Jettou. Depuis plus de deux mois que cette décision a été prise, c'est tout notre sport qui vit dans le provisoire. Sans ministère et sans instance supérieure suppléante, toutes les disciplines naviguent à vue jusqu'à buter, toutes, sur les rochers de l'échec. Le gouvernement politique de Jettou a été contaminé par le virus du provisoire jusqu'à dissoudre tout un ministère sans pouvoir le remplacer. Pis encore, il paraît de plus en plus certain que cette décision a été prise sans que le gouvernement ait, à l'époque, une idée de l'instance qui prendra la relève. Ce qui explique cette ambiguïté qui entoure la création d'un haut-commissariat ou d'un conseil national de sport. En tous les cas personne parmi les décideurs ne sait exactement ce qui se passe dans les coulisses du gouvernement sur ce sujet y compris certains ministres. Entre temps, c'est le secrétaire général de l'ex-ministère de la jeunesse et des sports qui continue à gérer les affaires courantes du sport national. Est-ce à dire que l'administration de notre sport sera gérée indéfiniment par le Premier ministre qui supervise la candidature du Maroc à la coupe du monde 2010 ? Le virus du provisoire s'étend dangereusement.