Le sport, c'est comme la politique chez nous. Il regorge de dirigeants volatiles dans l'esprit et les convictions qui changent de veste à chaque fois que le vent souffle dans le sens de leur intérêt personnel. Le sport, c'est comme la politique chez nous. Il regorge de dirigeants volatiles dans l'esprit et les convictions qui changent de veste à chaque fois que le vent souffle dans le sens de leur intérêt personnel. Pendant les assemblées générales, les élections sont cuisinées d'avance comme dans les Législatives et les Communales d'avant le scrutin de septembre 2002. la démocratie dans les instances sportives est aussi maquillée que celle des partis politiques dont les dirigeants sont aujourd'hui fortement contestés. En définitive la pratique de la gouvernance sportive a été calquée pendant des décennies sur la gestion politique. À tel point que même la notion de partis administratifs crées par l'ex-ministre de l'intérieur a été calquée dans les fédérations par groupe ou individu protégé. Notre confrère "l'Equipe" en a donné un exemple flagrant dans son édition du 3 octobre 2002. Dans un article consacré à l'affaire Brahim Boulami, l'envoyé spécial du quotidien français, Jean-Philippe Leclaire, donne l'exemple édifiant de la promotion d'Aziz Daouda sous la houlette de l'ex-puissant Mohamed Mediouri : «Protégé par l'ancien président de la FRMA, Mohamed Mediouri, responsable de la sécurité personnelle du roi Hassan II, Daouda fut pendant six ans un DTN à la poigne de fer.» Ce qui est encore plus édifiant, c'est que Daouda répond au journaliste sans se faire prier pour prouver, à son corps défendant, que la dictature est le meilleur moyen de gérer l'athlétisme. Admirez sa conviction ancrée malgré le changement du temps et du ton dans notre pays : «Avec moi, il n y avait pas moyen de discuter. J'ai toujours possédé un mental de militaire». Heureusement que Mediouri est parti, sinon ce technicien de polyvalence exceptionnel se serait pris pour un Genéral. L'amour du pouvoir est vraiment une maladie chronique qui continue à sévir sur celui qui a goûté à ses délices même quand il le perd. Ce n'est vraiment pas l'ex-ministre de l'intérieur, Driss Basri, qui va nous contredire , lui qui a été aussi dirigeant du sport et notamment du golf et qui continue à faire des sorties politiques fracassantes. Dans un sens, Daouda a raison quand il parle d'un certain mental de militaire puisque notre sport regorge d'agents d'autorité et de politiques. Il est difficile de ne pas s'imprégner de l'exercice du pouvoir quand on fréquente pendant des années les hautes personnalités de l'Etat. Même si personne n'en comprend la nécessité, notre sport a été toujours dominé par l'omniprésence des agents d'autorité civils et militaires. On pourrait concevoir que ses dirigeants puissants sont utiles, mais de là à ce qu'ils soient nécessaires ne convainc personne. À moins que le sport ne soit considéré par l'Etat comme un domaine stratégique qui doit être strictement contrôlé par les pouvoirs publics. Ce qui est tout à fait contradictoire avec la conjoncture actuelle ou le sport est jeté en pâture avec la dissolution du ministère de la jeunesse et des sports. C'est dire que les règles de la politique et le comportement des politiques n'ont jamais rimé avec la rationalité.