Après trente-cinq ans au sein du club, Abdellatif Lasky vient d'être sanctionné pour une faute non identifiée. Le bureau du Raja a décidé le gel des activités de ce dirigeant sans donner la moindre explication. Abdeltif Lasky est serein. Comme il l'a toujours été. La sanction que le bureau du Raja a prise à son encontre ne l'affecte pas outre mesure. Sauf quand il la place dans un contexte général, à savoir la gestion du club prestigieux. Quand on lui pose la question sur la gestion du grand club casablancais, il renvoie à deux modes complètement différents. « Ce que je peux dire, c'est que la gestion actuelle du club diffère de la façon avec laquelle j'ai assumé longuement mes responsabilités au sein du Raja et que j'estime être meilleure. Aujourd'hui, on ne sait plus où va le club», lance M. El Asky. Quand on veut savoir sur quelles bases la sanction qui le frappe a été prise, il tente subitement de devenir philosophe. « Ce n'est pas à moi de faire l'évaluation de la situation actuelle et de mon statut. L'histoire jugera. Il y en a des personnalités qui se sont sacrifiées pour le club et pour son image de marque prestigieuse. L'histoire le leur rendra même si certains, aujourd'hui, tentent de tout s'accaparer. Il y en a qui faussent le jeu et l'avenir proche nous le confirmera », dit-il. Ceci étant, M. El Asky qui compte pas moins de trente cinq ans au club, dont une bonne partie en tant que dirigeant, relève que le bureau du Raja voulait lui faire porter le chapeau sur deux affaires. La première, scandaleuse, il faut le dire, concerne Coca Cola dont les affiches publicitaires ont été placés lors du match Raja-Zamalek, d'autant plus que les maillots des joueurs portaient ce logo. La CAF avait pris des sanctions contre le club. Tout le monde avait alors crié à l'irresponsabilité. Le bureau du club n'a rien trouvé de mieux que de faire endosser la responsabilité à M. Lasky. « Pourquoi moi alors que je n'y suis pour rien et n'assume aucune responsabilité dans ce sens ?», demande-il. Deuxième affaire non moins scandaleuse, celle des deux joueurs de la Jeunesse sportive d'Al Massira qui n'étaient pas qualifiés et les dirigeants du club n'ont pas déposé de réserves à temps. « Ce n'est pas mon rôle, dit M. El Asky. Il y a bie un secrétaire général qui doit assumer ses responsabilités. Le match en question était reporté. A sa date initiale, les deux joueurs de la JSM n'étaient pas qualifiés. Lors de la mise à jour du championnat, les deux joueurs étaient déjà qualifiés. Le règlement veut que les données arrêtées à la date initiale soient prises en compte. Ce qui justifierait largement les réserves du club. Chose qui n'a pas été faite dans les délais et moi je suis étranger à cette affaire. » Abdellatif Lasky, qui reste bon joueur, sportif, ne compte pas procéder à un quelconque recours. «Vous savez, on est rajaoui ou on ne l'est pas. Je suis rajaoui depuis trente cinq ans. Si le bureau actuel décide de geler mes activités, cela ne veut absolument pas dire que mes liens avec le club sont rompus. Je souhaite la réussite aux dirigeants du club pour que le Raja reste toujours aux premières loges. Je les laisse travailler et les adhérents diront leur mot lors des assemblées statutaires», conclut M. El Asky. Maintenant que les choses sont de nature à nuire à la bonne marche du club, il est souhaitable que les Rajaouis se mobilisent pour dire leur refus de l'état actuel des choses. Pour que le club redevienne une véritable école d'intégration sociale. Et ce n'est pas Abdellatif Lasky qui dira le contraire.