Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Taza. Au box des accusés se tient un quadragénaire poursuivi pour homicide volontaire avec guet-apens et préméditation et pour avoir mis le feu à un local à usage d'habitation. Repris de justice, il a déjà commis, il y a une vingtaine d'années, un fratricide dans son douar Al Mohriyine relevant de la commune rurale Kahf Al Ghar, province de Taounate, pour lequel il a été interné à l'hôpital psychiatrique durant quelques mois. Seulement après libération, il est retourné à son douar Al Mohriyine sans aucun suivi médical, ni psychiatrique. Toutefois, personne, dans son douar, ne croyait qu'il allait récidiver. Mais lors de ce jour du mois de juin dernier il a été pris d'une crise. Dans un état hystérique, il s'est armé d'un couteau avant de tenter de tuer sa mère. Elle a été sauvée de justesse. Mais tel n'a pas été le cas la veille de la Nuit du Destin (Laïlat Al Qadr) du mois de Ramadan. Cette nuit-là, juste après la rupture du jeûne, ne supportant pas les reproches de sa mère, il a saisi un bâton pour lui asséner sauvagement des coups au point qu'elle a perdu connaissance avant de rendre l'âme. Hors d'elle et en pleurs, sa sœur s'est jetée sur lui tout en lui reprochant d'avoir tué leur mère. A son tour elle n'a pas été épargnée par son frère. Les coups de bâton ont commencé à pleuvoir sur sa tête. Elle est également passée de vie à trépas. Après quoi, le mis en cause s'est réfugié dans sa chambre tout en y mettant le feu afin de se suicider. Mais il a été sauvé. Verdict : Le quadragénaire a été condamné à la perpétuité.