C'est grâce au Marocain Abdallah Tabarak, actuellement détenu à Guantanamo, que Ben Laden a réussi à échapper aux Américains en 2001, dans l'Est afghan. Une information révélée mardi par le Washington Post. Alors qu'il était traqué par les forces américaines et alliées voilà plus d'un an dans les désormais célèbres grottes de Tora-Bora, à l'Est de l'Afghanistan, Oussama Ben Laden a réussi à «ruser». Selon le Washington Post, il a tout simplement confié en octobre 2001 son téléphone satellitaire, alors surveillé par la CIA, à un de ses garde du corps «de longue date». Lequel a entraîné les forces américaines sur une mauvaise piste en utilisant le téléphone et en se déplaçant dans les grottes. Le quotidien américain tient ces informations, rapportées dans son édition de mardi, d'«officiels marocains ayant interrogé à deux reprises le garde du corps» en question. Car Abdallah Tabarak est de nationalité marocaine. Il a accepté ce rôle de leurre et a été capturé en novembre 2001 dans les montagnes situées à l'Est de l'Afghanistan. «Il a accepté d'être capturé ou de mourir. Il est fanatique de Ben Laden à ce point » a déclaré un de ces responsables marocains au journal. Tabarak, âgé de 43 ans et aussi connu sous le nom de «Abou Omar», a été identifié par les services marocains d'après des photos diffusées dans la CIA après sa capture. Il est aujourd'hui détenu sur la base américaine de Guantanamo, où il est devenu un leader pour les autres prisonniers. Tabarak n'a, jusqu'à présent, visiblement rien révélé aux enquêteurs sur son rôle ni le sort de son leader, dont on dit qu'il est toujours en vie. Dans une enquête publiée par Jeune Afrique (numéro du 12 au 25 août 2002) sur l'islamisme au Maroc, on apprend cependant que Tabarak connaissait Ahmed Raffiki, «émir des émirs» supposé du groupe Salafi Jihadi. Tabarak était «receveur d'autobus à Casablanca», selon l'hebdomadaire qui précisait qu'il «a quitté le Maroc en 1989 pour rentrer au service» de Ben Laden.