Le procès, dans lequel se trouvent poursuivis huit employés et un client de l'agence de la BCM d'El-Jadida pour le détournement d'une somme de 22,6 millions de dh, a été de nouveau reporté au 22 courant par le tribunal de première instance de la ville. Les séances précédentes et celle d'avant-hier ont été consacrées aux plaidoiries des nombreux avocats qui assurent la défense des prévenus et ceux de la partie civile. La séance d'avant-hier, qui a duré environ cinq heures dans une salle archicomble, a été marquée par une demande présentée par la défense de la partie civile qui a requis la non-compétence d'attribution de la Cour de première instance pour statuer sur l'affaire qui doit être déférée devant la Chambre criminelle de la Cour d'appel, faisant prévaloir que l'affaire comprend le chef d'inculpation de destruction de documents bancaires. La requête a été estimée non avenue et rejetée par la Cour. La même partie a également demandé à la cour de joindre au dossier le règlement interne de la banque, en vue de permettre l'identification de la culpabilité de chacun des prévenus, selon ses responsabilités au sein de l'agence. La requête a été cette fois acceptée par la cour. Outre la requête de libération provisoire des inculpés qui a été rejetée par la Cour, la défense des prévenus a demandé la convocation de plusieurs témoins dont le wali de Bank Al-Maghrib, le P-DG de la BCM, les membres de la commission centrale d'inspection de la banque, et l'établissement d'un complément d'enquête approfondi. La Cour a reporté l'examen de ces requêtes jusqu'à un stade avancé dans l'examen de l'affaire. La prochaine séance de ce procès a été fixée au 22 janvier courant. Le détournement a été découvert à l'occasion des arrêts de compte de fin d'année, rappelle-t-on. Une plainte a été aussitôt déposée et la brigade financière de la police judiciaire a ouvert une enquête où plusieurs employés de l'agence ont été interrogés. De source bien informée, on indique que les détournements ont été effectués sur une période de cinq ans, par le biais de crédits accordés sans aucune garantie et en dehors des procédures. L'autre moyen frauduleux consiste à ce qu'un client complice opère le retrait de sommes conséquentes de l'agence en question, juste après avoir effectué un virement par chèque à partir d'un compte sans provision domicilié dans une autre banque.