Kofi Annan estime que la pression sur Saddam Hussein peut permettre de désarmer l'Irak sans guerre. Des experts inspectent un palais présidentiel. La France et l'Allemagne ont une approche identique. Des experts en désarmement de l'ONU ont inspecté, hier, un palais présidentiel irakien, le deuxième site sensible visité depuis le début des inspections. La résolution 1441autorise les Nations unies à avoir accès, immédiatement et sans restriction, à ces palais qui ont toujours été présentés par les Irakiens comme un symbole de leur souveraineté nationale. Pour les Américains par contre, «nombre de ces soi-disant palais sont en fait de vastes propriétés qui font partie intégrante de la stratégie irakienne de dissimulation de ses armes de destruction massive». Évoquant l'arrivée le week-end prochain des chefs des inspecteurs, M. Naji Sabri, ministre irakien des affaires étrangères s'est pris aux accusations de Washington sur l'existence d'un arsenal de destruction massive en Irak. Il a ajouté que MM. Blix et Elbaradeï auront le loisir de poser toutes les questions qu'ils voudront sur le rapport irakien de 12.000 pages. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a déclaré qu'il était «optimiste et plein d'espoir » sur le fait qu'une pression continue sur Saddam Hussein pouvait permettre le désarmement de l'Irak sans qu'il y ait guerre. Le camp des pacifistes a également été conforté par l'initiative du prince héritier saoudien Abdallah Ben Abdelaziz, qui s'est déclaré «convaincu» que la guerre n'aura pas lieu et plaidé en faveur du «dialogue et de la compréhension». L'Allemagne et la France ont «une vision et une approche identiques» sur l'Irak, indique un communiqué commun à l'issue d'un sommet informel entre Chirac et Schroeder. «Nous avons constaté que notre vision sur le problème irakien était de même nature, a dit le Président français lors d'un point de presse. «L'Allemagne ne participera en aucun cas à une intervention militaire», a souligné de son côté le Chancelier allemand. D'Europe mais aussi du monde arabe, les appels à l'apaisement visant à éviter la guerre se multiplient. Les diplomaties de ces pays affichent de plus en plus leur volonté de privilégier le rôle des inspecteurs en désarmement pour régler la crise. Cette attitude est appuyée par les propos fermes des chefs des inspecteurs réclamant plus de temps pour mener à bien leur mission. Cette attitude n'est pas pour dissuader les Etats-Unis qui ont encore affirmé que «le temps est compté» pour le régime irakien.