Réclamés par les Etats-Unis, qui avaient demandé leur arrestation, et par leur propre pays, les deux Yéménites, représentants présumés d'Al-Qaïda, sont toujours écroués en Allemagne. L'affaire des deux Yéménites arrêtés vendredi dernier dans un hôtel de l'aéroport de Francfort, à l'ouest de l'Allemagne, suscite pour le moins l'intérêt des uns et des autres. Il faut dire que les deux hommes, identifiés comme Mohamed Ali Hassan Cheik El Mojad et Yahya Zayed, sont soupçonnés d'être des hauts responsables d'Al-Qaïda ! Le premier, âgé de 54 ans et imam de la mosquée principale de Sanaa, serait en effet le trésorier de Ben Laden, selon les médias allemands qui ont par ailleurs seulement précisé que le second était âgé d'une trentaine d'années. Ecroués depuis samedi, ces deux Yéménites pourraient bientôt se voir attribuer un avocat, sur proposition du parti d'opposition islamiste yéménite Al-Islah, alors que le tribunal de grande instance de Francfort doit prochainement étudier la demande d'extradition faite par Washington, prié de « concrétiser » les soupçons qui pèsent sur les deux hommes et qui avaient conduit à leur interpellation. La réclamation américaine devrait cependant être compliquée par le même souhait exprimé par Sanaa. Le Yémen ayant souhaité, dès vendredi, que ses deux ressortissants soient «interrogés par les autorités yéménites compétentes sur les accusations qui leur sont attribuées». A la suite de ces deux arrestations, la police criminelle fédérale allemande (BKA) a, quant à elle fait savoir qu'elle redoutait des attentats visant des citoyens et des installations allemands, dans le pays comme à l'étranger. Une crainte partagée par la Grande-Bretagne qui a de son côté inculpé samedi quatre des sept hommes interpellés après la découverte de ricine dans un appartement londonien. Mouloud Feddag, Sidali Feddag, Samir Feddag et Mustapha Taleb, d'origine algérienne, doivent comparaître lundi pour «possession d'objets utiles à un terroriste» et activités «liées à la production ou au développement d'armes chimiques». Un cinquième suspect arrêté, Nasreddine Fekhadji, et inculpé, lui, pour possession de faux documents, comparaît ce même jour. Scotland Yard tente notamment d'établir un lien éventuel entre ces hommes et Al-Qaïda.