L'implication de la femme dans la gestion des affaires publiques et l'augmentation de la représentativité féminine dans le mode de la politique est une question prioritaire dans la construction de l'Etat moderne. À la veille des élections communales qui auront lieu au début de l'été prochain, tout le monde est appelé à se mobiliser dans l'objectif d'assurer une "mise à niveau" de la présence féminine dans les instances communales élues. Partis politiques, gouvernement, députés et électeurs sont appelés à œuvrer dans ce sens. C'est dans ce cadre qu'entre l'initiative de la commission nationale de coordination des femmes membres de partis politiques qui a appelé à prendre des mesures incitatives, juridiques, financières et procédurières pour soutenir les candidatures féminines lors des prochaines élections communales, notamment dans les circonscriptions où l'élection se déroulera selon le mode de scrutin uninominal. Un mémorandum de la commission indique que celle-ci poursuit son action de mobilisation pour une participation effective des femmes dans les différents postes de décision en vue de garantir une importante représentativité dans les institutions législatives qui seront issues des prochaines échéances électorales. Ce document a été envoyé à tous les départements ministériels concernés par cette question à savoir les ministères de la Justice, de l'Intérieur et des Droits de l'Homme et le Secrétariat d'Etat chargé de la femme ainsi que les présidents des Chambres des Représentants et des Conseillers. Dans ce mémorandum, signé par des représentantes des partis de l'USFP, du PI, du PPS, du PSD, de l'UC, du FFD, du PND et du RNI, la commission a rappelé l'importance des prochaines élections communales pour améliorer la gestion de la chose publique au niveau local et asseoir des institutions démocratiques. Selon les données révélées par ce mémorandum, les femmes sont quasi-absentes dans les institutions communales, et le nombre des femmes élues lors des dernières élections communales (1997) ne dépassait pas 0,34 %, soit 84 femmes contre 24.600 conseillers communaux. À ce propos, Mme Soad Kraffes, député du Rassemblement National des Indépendants (RNI), a indiqué, dans un entretien téléphonique avec notre rédaction, que "le fossé entre le nombre des hommes au sein des instances communales et le nombre des femmes est énorme et il faut donc compter sur l'effort de tous pour le rétrécir". Pour ce faire, Mme Krafes assure qu'il existe une mobilisation et une volonté ferme da la part des femmes députés pour sensibiliser tous les partenaires politiques sur cette question. Ainsi, les femmes députés sont en train d'asseoir de nouvelles traditions dans l'exercice de l'action parlementaire en créant une certaine coordination entre elles qui fait abstraction des divergences politiques. Cependant, Mme Krafes affirme que le taux de présence des femmes au Parlement est certes un acquis, mais il reste beaucoup à faire. "C'est vrai qu'il y a actuellement beaucoup plus de femmes députés, mais l'on peut noter certaines carences surtout en ce qui concerne les postes de responsabilité au sein de cette Institution. Par exemple, il n'y a aucune commission ou un groupe parlementaire qui soient présidés par une femme. pourtant, il y a des femmes qui siègent dans les commissions et qui y ont fait leur preuves", a-t-elle dit. "Mais, nous sommes au début d'une nouvelle expérience et il faut donner du temps au temps", avoue-t-elle.