La Gauche socialiste unifiée (GSU) est sur le point de dissoudre les structures politiques de ses composantes. Les quatre composantes feront désormais partie du passé. C'est particulièrement l'Organisation de l'action démocratique et populaire (OADP)de Mohamed Bensaid Aït Idder qui sentira l'effet de la décision prise et fixée à la date butoir du 10 janvier 2003. Cette spécificité est due au fait que l'OADP est la seule formation de cette coalition qui disposait de structures organisationnelles réellement existantes. Cela s'entend aussi sur le plan quantitatif à cause notamment de la longue présence de l'organisation de M. Bensaïd sur la scène, même si son influence est minime. Elle date du début des années soixante-dix, avec une présence limitée aux étudiants et quelques intellectuels marxistes, issus du mouvement national. Mais, depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et les turbulences ont affaibli cette structure qui n'a pas su s'adapter à l'air du temps. Un segment politique, le Parti socialiste démocratique, s'en était détaché. Membre fondateur de la Koutla démocratique, l'OADP a fini par s'éloigner de ce bloc formé par le Parti de l'Istiqlal, l'USFP et le PPS. Elle est restée cependant trop attachée à une vision du passé sans aucun effort de réadaptation à la nouvelle réalité politique. En 2002, elle composera avec trois rassemblements d'anciens marxistes léninistes pour former la Gauche socialiste unifiée. Il s'agit de la mouvance des démocrates indépendants, du Mouvement pour la démocratie et des Potentialités de gauche. Une structure organisationnelle a été mise en place avec une direction unifiée composée de leaders des quatre formations fusionnées. Contrairement à la Koutla démocratique, les initiateurs de la GSU ont prévu une dissolution des composantes de ce bloc. La fin des unités spécifiques à chaque mouvance était prévue l'automne dernier, mais le cuisant échec électoral de la GSU aux Législatives a retardé l'événement. Entre temps, des dissidences sont apparues à la tête du nouveau rassemblement politique. Face aux menaces de démission et au relâchement, la direction de la GSU entend poursuivre le processus de fusion et l'achèvement de la dissolution de ses quatre composantes. Cependant, bien des problèmes réels devront être réglés. La question du choix des structures et la désignation des dirigeants dans les diverses instances ne semble pas tranchée, surtout, si l'on croit certaines sources, il y aurait une inflation de candidatures et les critères seraient assez subjectifs. A cela, il faudra ajouter d'autres problèmes que la GSU n'est pas arrivée à gérer. C'est le cas notamment de la question syndicale. Une multitude de positions inconciliables traverse la GSU et les divergences semblent profondes entre partisans de l'UMT, de la CDT de Noubir Amaoui et de la nouvelle structure proche de l'USFP. C'est dire que le mouvement risque d'être tiraillé par des sensibilités qui, au fond, ne seraient que la somme de courants si proches et si lointains.