La Gauche socialiste unifiée figure parmi les formations qui ont raté le rendez-vous du 27 septembre 2002. Les tiraillements entre ses diverses composantes expliquent en partie cet échec. Lorsque l'Organisation de l'action démocratique populaire avait annoncé, en compagnie de deux courants de l'ancienne gauche radicale et des acteurs indépendants, sa volonté de constituer le parti de la gauche radicale en février 2001, des observateurs ont vu dans cette démarche une tentative de faire pression sur la gauche modérée qui gravite autour de l'USFP. Mais lors du congrès constitutif de cette «Gauche socialiste unifiée», les 13-14 et 15 juillet dernier, les problèmes et les différentes susceptibilités ont commencé à se manifester. Moment critique de ce congrès : lorsque Mohamed Bensaïd Aït Idder a présenté sa candidature pour les élections au Comité central du parti, les réflexes des anciens démons que l'on croyait morts et enterrés ont resurgi à nouveau. Avait-il donc raison ou tort de le faire ? Là n'est pas la question. Car, depuis cet instant, il est devenu clair pour le commun des mortels parmi les observateurs que les refuzniks d'hier sont porteurs aujourd'hui d'une demande pressante pour la mobilité sociale et politique. Une véritable bataille fut donc livrée pour l'accès à la tête de listes des candidats. Tout le calcul mental a été faussé en un clin d'œil. A sefrou, rapporte un responsable du parti de la GSU, il manquait une trentaine de voix pour le candidat de ce parti pour accéder au Parlement. Cette perte a été attribuée, en grande partie, à l'abstention des membres de ce parti, ajoute-t-on. Dans plusieurs circonscriptions, les tractations entre les composantes de cette coalition ont accentué sa faiblesse. Ceci étant, le parti de la Gauche socialiste unifiée ne conteste nullement les résultats des élections. Pour ce qui est de l'avenir de cette coalition, Bourahou Bouziani, membre du Comité central de cette formation et responsable au niveau de la rédaction de son organe de presse, ne croit pas qu'il va y avoir de grands changements au niveau des alliances politiques. Tous les efforts, dit-il, seront déployés pour le renforcement des rangs de la mouvance nationale et démocratique. Et de justifier cette position par les leçons tirées des dernières élections. En ce qui concerne le gouvernement prochain, M. Bouziani inscrit la démarche de son parti dans la logique préconisée, auparavant, par l'OADP; c'est-à-dire en empruntant la voie du «soutien critique» au gouvernement, si jamais l'USFP arrive à tenir les commandes de l'exécutif. Bien entendu, pour l'instant, c'est le Parti du progrès et du socialisme qui constitue la formation la plus proche politiquement de la GSU. Car lors des échéances du 27 septembre 2002, le GSU n'a présenté aucun candidat face à Ismaïl Alaoui, et le parti de ce dernier a fait de même en ce qui concerne la circonscription dans laquelle s'est présentée Mohamed Bensaid Aït Idder. Mais là où les alliances deviennent problématiques, c'est par rapport au rapprochement avec le Parti socialiste démocratique (PSD). Les élus de ce dernier, précise M. Bouziani, n'appartiennent plus à la grille des anciens militants. Un fait qui rend, à son avis, l'action de coordination avec eux rude et difficile. Sinon impossible. Mais, sur le terrain, cette affirmation ne concorde pas avec la réalité, car au moins quatre des élus du PSD ont fait leur apprentissage politique dans les rangs de la gauche, comme le cas des députés sortants de Dakhla et Kénitra, qui reviennent à l'enceinte parlementaire.