Si les déclarations du FLAM ont irrité les autorités algériennes, comment devrait réagir Rabat face aux multiples attaques de la presse algérienne contre le Maroc? Les revendications du Front de Libération de l'Algérie Marocaine (FLAM), dirigé par Mohamed Alouah, par ailleurs président du Parti Libéral Réformateur (PLR), ont soulevé un tollé général en Algérie. Les officiels et la presse algériens y ont vu une expression de "l'expansionnisme" marocain. Surtout que le FLAM promet de reconquérir 38% du territoire algérien, quitte à user de la force militaire. Il va de soit que d'aucuns et surtout pas les militaires algériens ne pourraient prendre au sérieux les menaces du FLAM. Ce dernier exprime une opinion politique d'un ensemble de citoyens marocains qui estiment que l'Algérie occupe aujourd'hui illégalement une vaste partie du territoire marocain. Ce sont les conséquences de la colonisation française qui se voulait à l'époque durable, voire éternelle. Le FLAM avance donc des arguments historiques. Mais jusqu'ici la diplomatie et surtout les états-majors militaires ne sont impliqués, ni de près, ni de loin, dans la reconquête de l'Algérie marocaine. Les médias algériens ont quasiment tous affirmé (sauf quelques rares professionnels) que la presse marocaine, c'est-à-dire, bien évidemment, "celle à la solde du pouvoir et manipulée par le Palais", de s'être saisie de cette affaire pour remettre sur le tapis le célèbre projet du "Grand Maroc" qui s'étendrait jusqu'au fin fond de l'Algérie, atteignant les juteux puits de pétrole de Hassi Messaoud. On croirait rêver. Jamais personne, au Maroc du moins, n'a entendu parler de ce projet du "Grand Maroc", que sournoisement les Algériens tentent de comparer au projet du "Grand Israël". C'est mesquin et affreusement inefficace. En fait, la convocation de l'ambassadeur marocain au ministère des Affaires étrangères algérien et la mobilisation de l'ambassadeur algérien à Rabat à cause de l'affaire "FLAM" pourrait se retourner contre l'Algérie. Car si nous appliquions cette logique aux attaques régulières menées par la presse algérienne contre le Maroc et son Roi, le pauvre ambassadeur algérien à Rabat risquerait de ne jamais quitter les couloirs du ministère des Affaires étrangères. Heureusement pour lui, il n'y a que quelques mètres entre son bureau et celui de Benaïssa. Et les attaques contre le Maroc ne maquent pas dans la presse algérienne. Que dire du journal «Al Khabar» qui a fait de l'escroc Mandari, "un ancien conseiller de Feu Hassan II et de surcroît le plus important opposant politique marocain"? Que dire également des partis politiques comme le FLN du président Bouteflika, les formations islamistes (nous ne dirons pas à la solde des militaires!) du Hamas et du Nahda ou du parti du renouveau algérien de l'énigmatique Noureddine Boukrouh, quand ils ont assisté au dernier congrès du Polisario? N'est-ce pas là un acte condamnable dans la logique algérienne? Inutile de rappeler les multiples conférences organisées par le Parlement algérien pour soutenir la cause des séparatistes.