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Faux fqihs et vrais escrocs
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 02 - 2005

Tahar a recouru à deux charlatans pour l'aider à évacuer les locataires de ses deux immeubles. Profitant de sa naïveté, ces deux derniers lui ont affirmé qu'un trésor est gardé par des «djinns» dans ses propriétés. Prétendant exhumer l'or, ils ont plumé le pauvre homme durant trois mois.
Tahar est propriétaire de deux immeubles à Hay Mohammadi, à Casablanca. Des immeubles anciens dont les occupants paient des loyers dérisoires, considérés importants par le passé. Devant ses vaines réclamations pour obtenir des augmentations du prix du loyer, Tahar a fini par demander à ses locataires d' évacuer ses appartements. Chose qu'ils ont refusée de faire, arguant qu'ils s'acquittaient régulièrement de leurs loyers et qu'ils ne pouvaient pas chercher ailleurs, vu que les loyers sont de plus en plus exorbitants. Tahar a frappé aux portes de la justice.
Mais en vain. Il ne dispose d'aucun argument justifiant ses réclamations contre ses locataires. En fait, il n'a pas de solution. Mais, il ne veut pas abandonner ses réclamations injustifiées. Il ne pense qu'à une seule chose : évacuer ses locataires à n'importe quel prix. Cherchant une ruse qui lui permettrait de mettre fin à son calvaire, il a pensé à un f'qih de sa connaissance, qui demeure à Laqliaâ, sa région natale située à Inezgane-Aït Melloul, dans la province d'Agadir. Sans perdre une seconde, il a fait le voyage pour le rencontrer. Il s'appelle Ahmed.
«C'est très facile de chasser les locataires de tes appartements, mais je dois être soutenu par le f'qih Abdellah», lui explique le f'qih Ahmed.
Tahar a accepté et a commencé à répondre positivement aux demandes d'Ahmed, qui lui a demandé, au départ, une somme de 400 dirhams pour se déplacer à Casablanca en compagnie d'Abdellah. Un voyage qui lui permettrait, lui a-t-il dit, d'effectuer un constat des lieux. Une fois arrivés, Ahmed et Abdellah, ont occupé une chambre dans l'un des deux immeubles. Ils passaient leurs journées à visiter Casablanca et les nuits à lire des talismans et encenser les immeubles et ce, en présence parfois de Tahar et d'autres fois en son absence. Les deux f'qihs lui ont demandé en contrepartie une somme de 2.500 dirhams. « C'est moins cher que de se jeter dans le gouffre de la justice», a pensé Tahar qui leur a remis la somme sans hésitation.
Entre-temps, le f'qih Ahmed a appelé Tahar au téléphone pour lui demander de patienter deux jours avant d'arriver à une découverte extraordinaire. Qu'est-ce que c'est? Il ne sait pas. «Tu dois te montrer patient», lui a dit le f'qih.
Deux jours plus tard, Tahar les a rejoints à l'appartement. «Que se passe-t-il?», leur a-t-il demandé. Un trésor ! Tahar est resté bouche-bée quand il a entendu ce mot. «Quoi ? Un trésor?», s'est-il interrogé. Les deux f'qihs lui ont répondu par l'affirmative et lui ont montré cinq pièces d'or.
«Chacune de ces pièces coûte au moins 6 mille dirhams et il y en a des milliers dans ces deux immeubles », lui a dit Ahmed. Comment ? Des trésors ? Inconcevable. «C'est pourtant la réalité», lui a dit Abdellah, qui a l'air d'être le plus sage et le plus professionnel dans la manipulation des «djinns». «Ce n'est pas la peine d'évacuer les habitants, le trésor va te rendre plus riche », lui a-t-il assuré. Les yeux hagards, Tahar n'en croit pas ses oreilles. Il a décidé de garder le secret et de ne rien divulguer, ni à sa femme ni à son fils Rachid et ce, jusqu'à la découverte du trésor. Mais les deux hommes lui ont dit que pour arriver au trésor, il fallait qu'il fasse un sacrifice. Ils lui ont expliqué qu'ils devaient soit tuer un mineur aux yeux bleus ou disposer d'une somme de 160 mille dirhams pour acheter de l'encens. Tahar a choisi la seconde option. «Payer cette coquette somme vaut mieux que de tuer un innocent», a-t-il pensé. Après quoi, les deux f'kih ont demandé à Tahar d'assister à l'une des séances de l'exhumation du trésor. Au moment où ils psalmodiaient, un homme noir, de grande taille, vêtu d'un tissu de couleur verte est apparu. «C'est moi le gardien du trésor, vous devez apporter du “Dahlij“ pour l'exhumer», a-t-il crié avant de disparaître par la suite dans une autre chambre.
Tahar leur a demandé de l'éclairer sur le “Dahlij“ réclamé par le diable pour libérer le trésor. Abdellah lui a précisé qu'il s'agissait d'une eau que les diables boivent et qui ne se trouve qu'en Tunisie ou en Egypte. Son coût est de 13 mille dirhams, lui a-t-il précisé.
Tahar, qui était généreux avec eux, leur a remis la somme, ainsi que les frais du voyage. Ils ont prétendu prendre la destination de la Tunisie. Quelques jours plus tard, ils sont revenus chez lui avec une bouteille remplie d'un liquide jaunâtre. Et ils ont continué de lui demander d'autres sommes d'argent, sans pourtant exhumer le trésor. C'est à ce moment que Tahar a informé son fils Rachid de l'affaire. Se rendant compte que son père était tombé entre les mains d'escrocs, ce dernier a alerté la police. Arrêté, l'un des deux faux f'kihs, à savoir Abdellah, a avoué avoir filouté Tahar en lui extorquant des sommes d'argent. Quant à son complice, il est toujours en fuite.


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