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Le Design en mal de reconnaissance
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 31 - 12 - 2002

Le marché marocain n'offre pas de débouchés pour les designers-textile. Pourtant, c'est l'un des métiers qui permettra à l'industrie locale de se frayer un chemin à l'international. Les talents ne manquent pas.
Designer textile. C'est grâce à lui qu'on reconnaît la griffe d'une maison par rapport à une autre. Le créateur de motifs manie les couleurs en veillant à leur harmonie et leur équilibre. Pas besoin de suivre une formation pointue pour exercer ce métier. N'est-il pas vrai que nous sommes dans le domaine de la créativité ! N'empêche, ceux qui sont intéressés pour exercer ce métier doivent maîtriser certains détails techniques. Cela peut s'acquérir par l'expérience. Il se trouve que le marché n'est pas très demandeur de ce genre de profil, avouent plusieurs industriels de textile locaux. Seules quelques grandes entreprises peuvent se permettre le luxe de recruter un designer à plein temps. D'autant plus que l'activité est tournée essentiellement vers la sous-traitance. Sans oublier la crise que connaît cette activité qui explique le non recours à ce type de compétence.
Le créateur est amené à concevoir et à réaliser des maquettes destinées à être imprimées sur textiles et autres supports, à décliner des gammes d'échantillonnage, à mener des projets d'industrie en interface avec les différents acteurs de production et à promouvoir le concept de qualité dans le suivi de fabrication. Il est également censé maîtriser les nouvelles technologies spécifiques au design-textile notamment la CAO (conception assistée sur ordinateur). Le designer doit se familiariser avec les collections textiles internationales et les créations contemporaines en art et en design. Ses propositions s'inspirent des études de marques existantes et en grande partie des phénomènes de société. Il doit alors
étudier les facteurs socioculturels, esthétiques, économiques, technologiques, déterminant l'apparition et l'évolution des tendances.
Prenons un exemple concret. Pour décider du thème d'un foulard, le créateur se documente. S'il s'agit de chevaux, il va alors regarder en détail tous les accessoires : de la sellerie à la bombe du cavalier. Il réalise ensuite sur papier la maquette du foulard. Un créateur doit posséder un réel talent de dessinateur, car sa fonction est de réinterpréter le thème et d'harmoniser son dessin en fonction du style de la maison. C'est ensuite à l'imprimerie que seront triés, en fonction des couleurs, tous les éléments de son dessin. Des dessinateurs reproduiront avec soin, sur un support de polyester, chaque partie du dessin possédant la même couleur. Il y aura autant de supports que de teintes présentes dans le foulard.
Pour réaliser une longueur de tissu, 100 mètres environ, selon les règles de l'art, il faut compter une journée. Les industriels du textile impriment, quant à eux, jusqu'à 60 mètres à la minute.
Pour l'industrie, le créateur ou designer textile doit également faire preuve de minutie et de créativité. Selon les tendances de la mode et du textile, le créateur réalise des croquis et imagine des thèmes de nouveaux motifs. Les débouchés sont rares pour les designers textile.
Les attributions liées à ce métier varient selon la catégorie, la taille et le système d'organisation de l'entreprise et selon les compétences et expériences du candidat (exécutant ou responsable). Ses fonctions couvrent la réalisation et la coloration de maquettes traditionnelles et/ou infographiques (exécution ou autonomie dans la création), l'adaptation au marché et prévision de son évolution (créativité, ouverture d'esprit et initiative), l'orientation et gestion d'un plan de collection en respectant les délais, les contraintes techniques et les tendances du marché. La maîtrise du processus d'élaboration du produit y compris la mise en fabrication sur machines relève également de ses missions.


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